La FĂ©dĂ©ration nationale des enseignantes et des enseignants du QuĂ©bec (FNEEQ-CSN) est trĂšs inquiĂšte des propos de la Ministre David concernant la possibilitĂ© d’offrir des diplĂŽmes d’études collĂ©giales (DEC) par cumul d’attestations d’études (AEC).

Pour la FNEEQ une telle dĂ©cision abaisserait de façon importante la qualitĂ© du diplĂŽme d’enseignement collĂ©gial et les exigences de son obtention. On se rappellera que ces attestations d’études sont offertes par les services de formation continue des cĂ©geps, et ne comprennent aucun cours de formation gĂ©nĂ©rale. Elles se dĂ©finissent uniquement en fonction des besoins des entreprises. Cet Ă©tat de fait consacre une formation incomplĂšte en regard des objectifs du Rapport Parent et marque la diffĂ©rence fondamentale entre le cumul d’attestations (AEC) et un vĂ©ritable diplĂŽme d’études collĂ©giales (DEC).

Dans les collĂšges, la formation continue vit quasiment en autarcie, indĂ©pendante de la vie institutionnelle, sans concertation avec l’enseignement rĂ©gulier. À cela s’ajoute l’absence de cohĂ©rence nationale de l’offre de formation, chaque collĂšge dĂ©terminant les programmes menant à une attestation d’études collĂ©giales.

En ne prĂ©voyant aucun encadrement rĂšglementaire national structurant les programmes menant à une attestation, le MinistĂšre a laissé toute la latitude aux Ă©tablissements collĂ©giaux. Un mĂȘme diplĂŽme d’attestation d’études collĂ©giales est dĂ©cernĂ© à des programmes dont le nombre varie de 135 d’heures (l’équivalent de 3 cours du rĂ©gulier) à plus de 2 000 heures (toute la formation spĂ©cifique d’un programme technique). Certains, pour des titres identiques ou trĂšs prĂšs les uns des autres, ont des durĂ©es variables, d’autres offrant une formation Ă©quivalente sont nommĂ©s diffĂ©remment. En ce sens, nous croyons qu’il serait pertinent d’introduire dans le Règlement sur le régime des études collégiales (RREC) des balises claires afin que ces attestations jouissent d’une reconnaissance par l’ensemble du rĂ©seau de l’éducation et par la sociĂ©tĂ©Ì. Nous croyons qu’il est nĂ©cessaire et urgent que cette reconnaissance de formation reflĂšte bien son appartenance au rĂ©seau collĂ©gial et à l’enseignement supĂ©rieur. Les balises pourraient porter, entre autres, sur le nombre d’heures minimal requis, l’introduction de la formation gĂ©nĂ©rale, les liens avec la formation offerte dans le DEC souche.

La FNEEQ a un devoir de mĂ©moire auprĂšs des ministres qui se succĂšdent et invite la ministre Ă  la dĂ©marche inverse d’enrichissement de la qualitĂ© des AEC par l’introduction de formation gĂ©nĂ©rale dans les AEC. Cette orientation permettrait d’offrir une meilleure formation aux adultes et maintenir la valeur de l’enseignement collĂ©gial. Ainsi, cette formation collĂ©giale se distinguerait de maniĂšre encore plus marquĂ©e de la formation professionnelle et favoriserait le passage entre l’attestation d’études et le diplĂŽme d’études collĂ©giales.

Vivement des États gĂ©nĂ©raux en enseignement supĂ©rieur!

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Renseignement:

Service des communications CSN