L’Internationale de l’Éducation (IE), organisation qui regroupe près de 30 millions de membres des personnels enseignants à travers le monde, tiendra une conférence à Montréal du 27 au 30 mai 2014. Des membres de l’exécutif de la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ) et des membres du comité école et société seront sur place pour représenter la FNEEQ.

Conférence de Montréal de l’Internationale de l’Éducation
Uni(e)s pour l’éducation de qualité

Le 4 octobre 2013, l’IE lançait son année mondiale d’action sous le thème «Uni(e)s pour l’éducation – Une éducation de qualité pour un monde meilleur». Cette mobilisation s’étendra sur une année, du 5 octobre 2013, Journée mondiale des enseignantes et enseignants, à celle de 2014:

Les organisations membres de l’IE à travers le monde, ainsi que celles ayant des objectifs similaires, s’engageront dans des efforts concertés visant à mettre en exergue l’importance d’assurer une éducation de la plus haute qualité pour l’avenir des individus et de nos sociétés. Les trois piliers de la campagne Uni(e)s pour l’éducation de qualité sont:

  • accès universel et gratuit à un enseignement de qualité
  • ressources et outils pédagogiques modernes
  • environnements sûrs et propices à l’enseignement et à l’apprentissage

La Conférence Uni(e)s pour l’éducation de qualité souhaite réunir diverses organisations membres de l’IE, dont l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), mais aussi des représentants de la Campagne mondiale pour l’éducation (CME), des ONG, l’initiative mondiale pour l’éducation Education First (GEFI), etc., avec un objectif de concentrer les efforts autour de la défense d’une éducation de qualité pour tous. Si ces intentions sont des plus nobles, et si personne ne remet en cause l’importance d’une éducation de qualité, il faut reconnaitre que, pour plusieurs, particulièrement en enseignement supérieur – peut-être encore plus particulièrement au Québec, par les temps qui courent –, la question de la qualité en éducation, et des multiples mécanismes pour l’évaluer, la garantir, la mesurer et l’encadrer en vue d’une constante amélioration… tout cela soulève une kyrielle d’importantes questions. Ainsi il sera important d’informer les congressistes de l’actuelle mobilisation des collèges et cégeps du Québec contre la Commission d’évaluation de l’enseignement collégial (CEEC) ou des dangers inhérents à la renaissance du Conseil national des universités (CNU) et aux mandats qu’on lui donnera, et surtout sur qui y siègera. Les représentants de la FNEEQ se feront un devoir d’apporter les nuances nécessaires sur ces enjeux lors des plénières et des multiples ateliers.

La Conférence de Montréal s’ouvrira le 27 mai sur un mot de Susan Hopgood, présidente de l’IE. Suivront les principales plénières. La première: «Réaliser l’équité et l’inclusion dans les systèmes d’éducation publics», à laquelle participera d’ailleurs Mme Hopgood. La deuxième: «Politiques en matière de personnel enseignant et enseignement de haute qualité au XXIe siècle » aura lieu la même journée en après-midi.

Dans les jours suivants, les participantes et participants pourront discuter en plus petits groupes de sujets chauds touchant l’éducation, notamment: «L’excellence par l’équité», «Équité dans l’accès à l’enseignement supérieur», «Enseignement, outils pédagogiques, ressources et technologies de qualité», «Enseignement de qualité: stratégies pour recruter des enseignant(e)s de qualité et assurer la poursuite de leur carrière au sein de la profession enseignante», «Séance de formation: stratégie post-2015 pour l’éducation et avenir de l’éducation», etc. Le résumé des discussions sera ensuite ramené dans des groupes de discussions plus larges. Il est important de noter qu’il sera possible de faire des propositions…

S’unir pour une vision plus large et plus audacieuse de l’éducation de qualité
Irina Bokova, directrice générale de l’UNESCO, ouvrira la journée du 28 mai par un discours officiel suivi d’une présentation de David Atchoarena, directeur de la Division de la planification et du développement des systèmes éducatifs de l’UNESCO.

L’objectif principal de la Conférence est de créer une «plate-forme permettant aux organisations membres de l’IE et aux partenaires de l’éducation d’unir leurs forces et de se mobiliser pour défendre une vision commune de l’éducation de qualité ayant pour priorité de garantir des enseignant(e)s de qualité, des outils et des ressources pédagogiques de qualité, et des environnements scolaires offrant un cadre propice à l’enseignement et à l’apprentissage». Plus spécifiquement, les conférenciers et les conférencières pourront examiner les progrès accomplis dans le cadre des objectifs de l’Éducation pour tous (EPT) et des Objectifs du Millénaire, échanger sur des stratégies en lien avec l’accroissement de l’accès à une éducation de qualité, gratuite et pour tous, dans le cadre du programme mondial pour l’éducation post-2015.

Ces multiples discussions mettront en présence et en opposition diverses visions de l’éducation. Uni(e)s pour une éducation de qualité, soit, mais de quelle qualité parle-t-on? Il faut, bien sûr, assurer la qualité de la formation des maîtres, des conditions d’enseignement, de l’accessibilité (géographique, financière, etc.), de l’encadrement des étudiantes et étudiants pour, entre autres, favoriser la poursuite et la réussite des études, et l’élimination des barrières basées sur le genre. Toutefois, il faut reconnaitre que les conditions d’enseignement et d’apprentissage peuvent varier grandement d’un pays à l’autre selon, par exemple, l’implication de l’État dans l’éducation et les politiques favorisant une éducation de qualité. Ainsi, l’intérêt de notre participation à cette conférence de l’IE sera, au-delà de l’échange d’information, de travailler avec nos camarades enseignantes et enseignants sur des propositions concrètes faisant la promotion d’une éducation de qualité partout et pour toutes et tous. Cette vision de «la qualité» doit être plurielle et large, pour éviter de promouvoir le développement d’une éducation standardisée à l’échelle mondiale, un projet qui priverait l’éducation de sa force émancipatrice.

Le comité école et société
On peut rejoindre le comité école et société à l’adresse: cesfneeq@csn.qc.ca