(Québec, le 26 février 2004) – À l’occasion de la Commission parlementaire sur la qualité,

l’accessibilité et le financement des universités, la vice-présidente de la CSN, Denise Boucher, le

président de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN),

Pierre Patry, et le président de la Fédération des professionnèles (FP-CSN) Michel Tremblay, ont

réclamé la tenue d’une seconde phase de consultation avant l’adoption de la Politique

gouvernementale sur le redressement du financement des universités et la loi cadre sur l’aide

financière aux études. La vice-présidente de la CSN, Denise Boucher, déplore que « le document de

consultation du ministère ne permette pas de se prononcer ni sur les orientations gouvernementales

ni sur des pistes d’actions. On se retrouve avec une série de questions générales et vagues qui

viennent occulter les vrais enjeux du financement des universités et de l’accessibilité aux études

supérieures. Il est donc essentiel qu’une seconde consultation se tienne sur les réelles intentions

du gouvernement Charest ».

Un nouveau contrat social pour les universités

La CSN propose un nouveau contrat social entre les universités et la société québécoise. « Ce

contrat social doit être ancré dans les valeurs de justice, de démocratie et d’égalité. Il est

essentiel de faire consensus sur ces valeurs et ensuite de les transposer au cour même de la

mission universitaire », a déclaré la vice-présidente de la CSN, Denise Boucher. La CSN propose

donc de confier à la Commission de l’enseignement et de la recherche universitaires, du Conseil

supérieur de l’éducation, le mandat de procéder à l’identification des besoins et des attentes de

la société envers les universités. Ces informations colligées lors de consultations périodiques

seraient rendues publiques à tous les cinq ans dans un rapport faisant le bilan de ces besoins et

attentes et des recommandations au gouvernement et aux universités.

Accessibilité aux études

« Pour la CSN, il est essentiel de préserver l’accessibilité aux études supérieures de façon

à permettre aux jeunes et aux adultes de fréquenter les universités, peu importe leur situation

financière », a soutenu Denise Boucher. Pour atteindre cet objectif, la CSN recommande de

nombreuses améliorations au régime d’aide financière aux étudiantes et aux étudiants. La centrale

invite le gouvernement à ne pas céder aux pressions de certains recteurs d’université et de

maintenir le gel des droits de scolarité afin de permettre le libre accès aux études supérieures.

Enfin, dans cette partie de son mémoire, la CSN propose qu’à terme, le gouvernement du Québec se

dote d’une politique sur les droits de scolarité établissant la gratuité scolaire à tous les ordres

d’enseignement et, à défaut de pouvoir atteindre cet objectif dans l’immédiat, consentir à exclure

définitivement toute augmentation à moyen et à long terme.

Universités en région

Les universités en région jouent un rôle-clé dans le développement économique, social et

culturel. « Ces institutions constituent une force de rétention et d’attraction de la population,

et ce, particulièrement pour les jeunes et les entreprises », a souligné Denise Boucher. La CSN

recommande donc que l’État soutienne, par des subventions spécifiques, les universités en région

qui se donne un plan de développement qui instaure à la fois un choix de programmes au 1er cycle et

des créneaux d’excellence pour les 2e et 3e cycles et la recherche. De plus, la CSN propose que le

ministre de l’Éducation demande un avis à la Commission de l’enseignement et de la recherche

universitaires, du Conseil supérieur de l’éducation, sur l’état de la situation de l’offre de

formation dans les régions n’ayant pas d’établissement universitaire sur leur territoire. La

commission devrait également proposer des recommandations afin d’augmenter l’accessibilité à la

formation universitaire dans les régions défavorisées.

L’enseignement et l’encadrement des élèves

La CSN soutient que les universités devraient porter une attention particulière afin de mieux

appuyer et encadrer les étudiants pour assurer leur réussite scolaire. Pour ce faire, la CSN croit

que l’on doit favoriser l’encadrement et les activités de soutien. Les chargées et chargés de cours

malgré leur rôle-clé dans les universités doivent encore revendiquer « leur reconnaissance, l’accès

à des conditions facilitant un meilleur encadrement des étudiants et leur réelle intégration à la

vie universitaire encore marginale », a soutenu Pierre Patry, président la Fédération nationale des

enseignantes et des enseignants (FNEEQ-CSN). La CSN rappelle que, actuellement, dans les

universités québécoises, les chargées et chargés de cours assument la majorité des cours au 1er

cycle. Une majorité de professeurs, de leur côté, concentrent l’essentiel de leur tâche au 2e et 3e

cycle. La CSN recommande que soient instaurées des équipes intégrées regroupant des professeurs,

des chargées et chargés de cours, des étudiants chercheurs et des chargées et chargés

d’enseignement. « Nous croyons que cette formule va permettre un meilleur équilibre entre

l’enseignement et la recherche, et de mieux soutenir les étudiants dans leur apprentissage », a

indiqué Pierre Patry.

La recherche

Au cours des dernières années, la recherche universitaire a augmenté de façon importante.

Cependant, elle est de moins en moins subventionnée par le biais du financement public. De plus,

les universités éprouvent des difficultés à assumer les coûts indirects de la recherche. En

conséquence, la CSN recommande dans son mémoire que l’État, dans la prochaine politique sur le

financement des universités, rehausse le financement public pour les coûts indirects des activités

de recherche et les budgets de recherche afin de maintenir et de développer la recherche dans des

secteurs pauvres. « Les universités québécoises ont l’obligation de développer des connaissances et

des savoirs de haut niveau. Dans ce contexte, il est essentiel que l’État assure un financement

adéquat pour le développement de la recherche universitaire », a soutenu Michel Tremblay, président

de la Fédération des professionnèles (FP-CSN).

Le financement universitaire

La CSN trouve pour le moins curieux que le document soumis à la consultation n’aborde pas la

question du niveau des ressources nécessaires pour que les universités réalisent leur mission et

répondent adéquatement aux attentes et aux besoins de la société québécoise. Pour la CSN, il est

essentiel d’augmenter le financement universitaire, et ce, pour deux raisons : un rattrapage

s’avère nécessaire pour augmenter la proportion de la population québécoise détenant un diplôme

universitaire et les universités ont été aux prises avec des compressions budgétaires importantes

au cours des années 90.

La CSN juge insuffisant l’engagement électoral du gouvernement libéral d’augmenter le

financement des universités à 60 millions de dollars récurrents par année pour la durée du

mandat.

« Sans un financement gouvernemental accru des universités québécoises, celles-ci ne pourront

continuer d’assurer l’accès à des services de qualité pour les étudiants. La CSN s’étonne donc de

voir le gouvernement Charest affirmer que l’éducation est une priorité et privilégier la baisse

d’impôts, avant d’allouer un financement plus important à notre système d’éducation. Cette approche

est d’autant plus incohérente que le gouvernement du Québec se plaint d’un déséquilibre fiscal avec

le gouvernement fédéral. Le gouvernement Charest doit changer de cap et renoncer à sa baisse

d’impôts. Il en va de la crédibilité du gouvernement libéral dans ce dossier », a conclu la

vice-présidente de la CSN, Denise Boucher.

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Source : Nicolas Girard

Service des communications de la CSN

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