(Rimouski, le 28 mai 2003) – De passage à Rimouski dans le cadre du congrès de

la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), madame Claudette

Carbonneau, présidente de la CSN, a tenu à rappeler la démarche entreprise par la confédération au

sujet de la négociation de la Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA).

Elle précise que le Réseau québécois sur l’intégration continentale, l’une des

coalitions responsables du deuxième Sommet des peuples des Amériques en avril 2001 à Québec, a

lancé une campagne de consultation populaire au sujet de la mise en place de la ZLEA. Membre du

RQIC, la CSN a donc mis de l’avant un vaste mouvement auprès de ses syndicats affiliés qui

organisent, sur les lieux de travail, un vote afin que leurs membres se prononcent sur la mise en

place de la ZLEA prévue pour 2005.

« LA CSN a déployé un plan de mobilisation et diverses sessions de formation se

sont déroulées dans les régions du Québec. D’ici la fin du mois de septembre, la campagne se

poursuivra et s’intensifiera car les enjeux pour les populations sont cruciaux », a indiqué madame

Carbonneau.

Non à la ZLEA telle que négociée actuellement

Pour la présidente de la CSN, il importe de diffuser largement les

répercussions éventuelles d’un tel accord sur la vie des populations des Amériques. Les menaces sur

la capacité des gouvernements nationaux de légiférer et de réglementer sont lourdes et risquent de

compromettre la souveraineté des États.

Plus de transparence

Par ailleurs, préoccupée par le secret entourant la négociation de ce traité,

la CSN réclame plus de transparence de la part du gouvernement fédéral. « Il est évident que la

transparence n’est pas à l’ordre du jour des négociateurs ni des gouvernements qui leur accordent

des mandats », a ajouté Claudette Carbonneau.

L’éducation doit être exclue

Ce que l’on nous dit, c’est que le secteur de l’éducation serait exclu de

l’entente. Cependant, rien ne le garantit ! Et l’on ne connaît pas quelle serait la forme

d’exclusion, ni l’ampleur de son application.

Monsieur Pierre Patry, le président de la FNEEQ-CSN, a tenu à rappeler que la

fédération se préoccupe depuis plusieurs années de la question des accords de libre-échange et

leurs impacts sur le secteur de l’éducation des accords de libre-échange et de leurs impacts sur le

secteur de l’éducation. « L’UNESCO évalue à 2000 milliards de dollars américains le marché

potentiel du secteur de l’éducation. Pas étonnant de constater que ce secteur fait l’envie de

plusieurs », indique Pierre Patry. Il mentionne par ailleurs la tenue d’un colloque en avril 2001

sous le thème Des Amériques solidaires pour le droit à l’éducation. Ce colloque avait réuni près de

300 personnes, incluant des délégués du Brésil, de Cuba, d’Haïti et du Pérou, Force était de

constater à ce moment l’influence de plus en plus grande des politiques néolibérales et des

tentatives de ramener au titre de marchandise le secteur de l’éducation. Les choses ne se sont pas

améliorées depuis ce temps. Au contraire, les pressions s’accentuent.

L’éducation forme des travailleuses et des travailleurs qui seront aussi des

citoyens. La négociation de traités commerciaux qui incluraient le secteur de l’éducation risque de

faire disparaître la dimension humaniste de l’éducation. « La FNEEQ-CSN entend continuer à lutter

contre la conclusion de ces traités, qui mettent en péril nos choix sociaux et la souveraineté des

États », précise Pierre Patry.

Mentionnons également que dans plusieurs institutions, la tenue du vote

s’effectue en collaboration avec d’autres groupes syndiqués et les associations étudiantes.

La présidente du syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université du

Québec à Rimouski a indiqué que la consultation des membres avait eu lieu et que c’est à

l’unanimité qu’ils s’étaient prononcés contre l’accord tel que négocié actuellement et en faveur

d’un processus plus transparent et démocratique.

Quant à Normand Gagnon, président du Conseil central du Bas Saint-Laurent, il a

mentionné que le mois de juin sera primordial pour les syndicats de la région. En effet, la

campagne s’intensifiera et on s’attend à ce que nombre d’entre eux organisent la consultation.

Dans le cadre du congrès de la fédération, les délégué-es seront appelés à

voter une recommandation à l’effet de s’opposer au projet de libre-échange des Amériques tel qu’il

se négocie actuellement et à exiger du gouvernement canadien qu’il ne signe pas d’ententes

commerciales à moins qu’elles n’impliquent un processus de négociation transparent et démocratique

; la préservation intégrale du pouvoir d’État de légiférer pour promouvoir le bien commun,

l’intérêt public, la démocratie et le respect de l’enironnement ; la primauté des droits

individuels et collectifs sur le commerce et le profit ainsi que l’égalité entre les hommes et les

femmes.

Le congrès de la FNEEQ-CSN se déroule à Rimouski jusqu’au vendredi 30 mai

prochain.

La FNEEQ-CSN regroupe 23 5000 membres, 14 000 enseignantes et enseignants de

cégep, 8000 chargées et chargés de cours des universités et 1500 enseignantes et enseignants dans

les établissements privés.

Pour renseignements :

France Désaulniers,

conseillère aux communications, FNEEQ-CSN

Tél. : 514-598-2484 cell. : 514-219-2947