Montréal, le 25 octobre 2006 – La publication aujourd’hui d’une étude réalisée pour le compte de la Fédération des cégeps vient mettre en lumière une réalité que la CSN décrie depuis plusieurs années : le financement des cégeps fait cruellement défaut !
Au cours des dernières années, la CSN et ses fédérations affiliées du secteur de l’éducation, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ) et la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP), sont intervenues à de multiples reprises pour dénoncer le sous-financement dont souffrent les cégeps qui sont demeurés et demeurent encore le parent pauvre du réseau de l’éducation.
Un réseau plus nécessaire que jamais
Depuis 40 ans, les cégeps ont fait la démonstration de leur pertinence et toutes et tous reconnaissent leur contribution majeure à la démocratisation de l’accès à l’enseignement supérieur et au développement éducatif, social, économique et culturel de la société québécoise.
Pour Denise Boucher, vice-présidente de la CSN, « Si nous saluons l’initiative de la Fédération des cégeps de documenter davantage la situation du financement du réseau collégial, le manque à gagner qui ressort de son étude ne vient que corroborer ce que nous savions et revendiquions déjà. Bien sûr, les cégeps doivent être financés à la hauteur de leurs besoins et il est urgent de le faire, sinon leur situation ne fera que s’aggraver. »
Ce sous-financement chronique a déjà engendré une série d’effets pervers qui ne feront que s’accentuer avec leur lot de répercussions tant pour les étudiantes et les étudiants que pour le personnel enseignant, le personnel de soutien, le personnel professionnel et l’ensemble de la société québécoise si rien n’est fait. À maintes reprises, les membres que nous représentons ont soulevé la question du financement et alerté l’opinion publique sur les effets néfastes du manque de financement dans leur établissement. Ginette Guérin, présidente de la FEESP, souligne : « il n’est pas étonnant que le personnel de soutien ait subi des coupures de postes, puisque nous sommes les premiers touchés par les compressions engendrées par le sous-financement chronique du réseau. Cela prouve que nos revendications étaient justifiées », ajoute-t-elle.
Les priorités énoncées dans le document sont des priorités d’avenir, auxquelles nous devons répondre. Sinon, le réseau collégial ira en s’affaiblissant, éprouvant de plus en plus de difficultés à assumer sa mission.
Une action immédiate
Le contexte actuel nécessite qu’on assure l’accessibilité à la formation collégiale à toutes celles et tous ceux qui le désirent et qu’on accroisse la qualité des services. Les moyens proposés dans l’étude de la Fédération des cégeps vont, de manière générale, dans la bonne direction, d’autant plus que les besoins des étudiants se complexifient et nécessitent que l’ensemble des personnels soient mieux outillés pour les soutenir face aux difficultés rencontrées. Toutefois, en ce qui concerne la concrétisation des priorités et autres avenues de financement que le document met en relief, des débats restent à faire. Dans cette perspective, nous réitérons notre souci quant au fait que l’offre de programmes soit diversifiée et que l’on n’établisse pas de droits de scolarité au collégial.
« Nous nous engageons à être au rendez-vous afin de nous assurer que le réinvestissement dans le réseau collégial se concrétise au quotidien dans chacun des cégeps pour le bénéfice des étudiantes et des étudiants», précise Ronald Cameron , président de la FNEEQ.
La question des transferts fédéraux
À l’évidence, le Québec ne pourra relever les défis de l’économie du savoir sans des investissements massifs en enseignement supérieur . La CSN fera d’ailleurs des représentations en ce sens au Comité permanent des finances de la Chambre des communes lors des consultations prébudgétaires aujourd’hui à Québec.
Pour la CSN, la FNEEQ et la FEESP, le gouvernement fédéral doit s’acquitter de ses responsabilités et procéder aux transferts fédéraux aux provinces dans le respect des compétences de ces dernières et il appartient de même au gouvernement provincial de s’acquitter de ses responsabilités.
Agir aujourd’hui pour demain
De nombreux défis sont à relever et ceux portant sur la formation d’une main-d’oeuvre qualifiée pouvant contribuer au développement d’une société du savoir sont déterminants pour la société québécoise.
Les résultats de cette étude confirment donc ce que la CSN, la FNEEQ et la FEESP demandent au gouvernement depuis plusieurs années. « Nous demandons au ministère de l’Éducation, du Sport et du Loisir de réinvestir dans le réseau collégial et nous poursuivrons la bataille à cet effet », conclut Denise Boucher.
Denise Boucher est vice-présidente de la Confédération des syndicats nationaux qui compte plus de 300 000 membres. Elle est responsable du dossier de l’éducation au sein de la centrale. Fondée en 1921, la CSN représente des travailleuses et des travailleurs de tous les types de milieux de travail, tant dans le secteur privé que dans le secteur public.
Ronald Cameron est président de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec qui regroupe plus de 12 500 membres, soit les deux tiers du personnel enseignant dans les cégeps. Ginette Guérin est présidente de la Fédération des employées et employés de services publics qui représente 4 000 membres dans les collèges, soit 70 % du personnel de soutien dans le réseau collégial.
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