(Montréal, le 8 septembre

2005) – « C’est à l’interne, dans chaque cégep, que les choses risquent de se gâter ».

C’est dans ces termes que le président de la FNEEQ (CSN), Ronald Cameron, et la présidente de la

Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), Ginette Guérin, ont exprimé

leur inquiétude, tout en lançant un vibrant appel à la négociation à l’occasion de la tenue d’une

instance spéciale de la Fédération des cégeps, à Montréal. Ils invitent les directions des collèges

à intervenir auprès de leurs représentantes et leurs représentants afin de dégager des mandats pour

conclure une entente cet automne. Les membres des deux fédérations syndicales cherchent à

renouveler leur convention collective, échue depuis deux ans à la FEESP et depuis plus de trois ans

à la FNEEQ.

Les directrices et les directeurs généraux des cégeps ont profité de la rentrée pour dire à

leur personnel qu’il fallait préserver un climat de travail serein. « Mais pendant qu’on

appelle au calme au local, on attise le feu au national ! La situation a assez duré. La

négociation doit réellement progresser. Les directions des collèges doivent jouer leur rôle et

intervenir auprès de la Fédération des cégeps pour dégager des mandats clairs et arriver à une

entente cet automne », soutiennent Ronald Cameron et Ginette Guérin.

Monsieur

Gaëtan

Boucher, président-directeur général de la Fédération des cégeps, dans une récente

entrevue, disait redouter un décret. Selon le président de la FNEEQ, « un décret aurait

comme conséquence de rendre le climat de travail intenable dans les cégeps pour de nombreuses

années. Mais même sans décret, les choses risquent de tourner au vinaigre si le Comité patronal de

négociation des collèges (CPNC) s’obstine à ne faire aucune ouverture à la table. »

« La partie patronale a récemment consenti à ajouter des journées de négociation au

calendrier afin d’accélérer les pourparlers chez le personnel de soutien des cégeps, explique

Ginette Guérin, présidente de la FEESP (CSN). La première chose que nous constatons depuis, c’est

que les pourparlers piétinent. Le message que nos vis-à-vis envoient aux employé-es des cégeps,

c’est :

causez toujours, nous ne changerons pas notre

position. Comment peuvent-ils ensuite claironner sur la place publique qu’il faut laisser

la chance à la négociation? »

Quant à la FNEEQ, bien que de nombreuses journées de rencontres de négociation soient

prévues, la partie patronale n’a montré aucune réelle ouverture aux problématiques soulevées par la

partie syndicale. Ainsi, la FNEEQ a obtenu mandat, la semaine dernière, de participer à

l’élaboration d’un plan d’action commun avec les autres fédérations du secteur public de la CSN et

avec la FTQ. « Personne ne souhaite une grève, lance monsieurCameron, et ce, même si le

gouvernement nous y pousse sciemment. Notre plan d’action voudra donner à la négociation toutes les

chances d’aboutir, et il est clair dans le contexte actuel que nous nous devons d’envisager des

moyens d’action plus lourds. Entre-temps, nos membres s’impatientent dans leur collège »

précise-t-il.

Les employé-es de soutien des cégeps membres de la FEESP, qui ont déjà débrayé à la rentrée,

pourraient effectuer une autre journée de grève au cours des prochaines semaines, compte tenu

de la situation à la table de négociation. « Le personnel de soutien ne tolère plus le mépris

affiché par la partie patronale. Les employé-es méritent plus de respect de la part de leur

employeur » indique Ginette Guérin.

Les deux fédérations de la CSN cherchent en vain les signaux positifs qui pourraient

démontrer à leurs membres que la partie patronale est prête à discuter des problèmes soulevés par

les représentantes et les représentants syndicaux. Les employé-es de soutien souhaitent notamment

s’attaquer à la sous-traitance et la précarité d’emploi.

Pour les enseignantes et les enseignants, la lourdeur de la tâche, les conditions de travail

à la formation continue, le soutien aux cégeps de région et la sécurité d’emploi sont des enjeux

majeurs.

Dans le contexte actuel où on parle tant de réussite, par exemple, il est difficile de

concevoir qu’on puisse demander à un seul enseignant d’encadrer 160 étudiantes et étudiants ou

encore d’assumer un nombre imposant de cours différents. « Nous voulons améliorer nos

conditions de travail et ainsi améliorer l’encadrement de nos étudiantes et de nos étudiants afin

de favoriser leur réussite » ajoute monsieur Cameron. La FNEEQ (CSN) et la FEESP (CSN) ont

d’ailleurs obtenu au cours des derniers jours l’appui des deux organisations étudiantes,

l’ASSÉ

et la FECQ.

Dans les deux fédérations syndicales, on se questionne sur le mode de prise de décision à la

table de négociation du côté patronal. Plusieurs membres des directions de collèges avouent savoir

peu de chose de ce que mettent en avantle ministère de l’Éducation et la Fédération des cégeps.

« Cette situation risque d’envenimer les choses » concluent Ronald Cameron et Ginette

Guérin.

La

FNEEQ

(CSN) regroupe 35 syndicats qui comptent 12 500 membres,

soit les deux tiers des enseignantes et des enseignants des cégeps, et la FEESP (CSN) représente 41

syndicats chez le personnel de soutien au collégial, soit plus de 4000 membres.

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Pour renseignements :

France Désaulniers

Conseillère à l’information

FNEEQ (CSN)

(514) 219-2947 (cell.)

Pierre-Luc Bilodeau

Conseiller à l’information

FEESP (CSN)

(514) 605-4426 (cell.)