ce: Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec

(FNEEQ-CSN)

Montréal, le jeudi 5 avril 2001 – La Fédération nationale des enseignantes et des

enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), en collaboration avec la CSN, tient à compter d’aujourd’hui deux

journées de réflexion ayant pour thème

Des Amériques solidaires pour le droit à l’éducation.

Quelque 300 personnes participeront aux conférences, débats et ateliers qui se dérouleront

les 5 et 6 avril 2001. Riccardo Petrella nous livrera ses réflexions autour des pièges tendus au

secteur de l’éducation par la mondialisation, Céline St-Pierre, présidente du Conseil supérieur de

l’éducation, brossera un tableau de la situation qui prévaut au Québec et au Canada et des invités

du Sud (Brésil, Haïti, Mexique, Pérou) nous feront part des enjeux et stratégies dans leurs pays

respectifs. Des conférenciers cerneront des éléments essentiels de la profession enseignante.

À l’aube de la tenue à Québec du Deuxième sommet des peuples des Amériques, la FNEEQ et la

CSN sentent la nécessité de développer davantage leur expertise sur le phénomène de la

mondialisation, afin de mieux analyser les impacts de celle-ci sur nos politiques nationales

d’éducation. Selon Marc Laviolette, président de la CSN, nous voulons ainsi contribuer au

développement de véritables alternatives syndicales et populaires aux projets de libéralisation

économique qui compromettent nos choix de société et constituent des attaques à la souveraineté

réelle des États, aux droits économiques et sociaux des populations

D’après Le Courrier de l’UNESCO de novembre 2000, le secteur de l’éducation représente un

«marché» de 2000 milliards de dollars. Pas étonnant alors que les tenants du néo-libéralisme soient

si intéressés à libéraliser ce marché rêvé pour leurs futurs investissements.

Selon Riccardo Petrella, le système d’éducation est en danger : les responsables politiques

des pays développés sont prêts à accepter que le marché décide des finalités et de l’organisation

de l’éducation. Les organisations syndicales, les organisations gouvernementales et les mouvements

citoyens devraient redoubler d’efforts pour contrecarrer ce scénario.

En outre, la question du partage des coûts de l’éducation, entre l’individu et la société,

est vivement débattue dans plusieurs pays. Des données de l’OCDE indiquent que la part du

financement des établissements en provenance du secteur privé est en hausse. Conséquemment, dans de

nombreux pays, la structure de financement de l’enseignement supérieur s’est considérablement

diversifiée, de nouvelles formules sont apparues.

Quelques exemples éloquents :

En Nouvelle-Zélande, les droits de scolarité sont maintenant fixés par les institutions en

Australie, la contribution des étudiantes et des étudiants est modulée selon la discipline étudiée

aux Pays-Bas, l’aide financière est limitée dans le temps ; aux États-Unis, des allégements fiscaux

sont accordés à l’enseignement supérieur.

Pierre Patry, président de la FNEEQ, souligne qu’au Québec, même si ces mesures n’ont pas vu

le jour, il n’en reste pas moins que certaines ont été sérieusement envisagées et que seule notre

mobilisation, et celle de nos alliés, ont permis d’éviter la mise en place de telles formules.

Les enjeux pour l’éducation publique sont immenses, les impacts de cette mondialisation de

l’éducation commencent déjà à se faire sentir.

L’éducation est essentielle au développement de la démocratie. Il importe de contrer le

principal danger qui la guette, soit l’utilitarisme, afin de sauvegarder la formation de citoyennes

et de citoyens libres et actifs, ont conclu Marc Laviolette et Pierre Patry.

La FNEEQ (CSN) est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement

supérieur au Québec, regroupant plus de 8000 chargé-es de cours universitaires et 13 000

professeur-es de cégeps.

– 30 –

Pour renseignements :

France Désaulniers,

conseillère aux communications, FNEEQ-CSN

Tél. : 514-598-2484 cell. : 514-219-2947