«Nous voulons joindre notre voix aux nombreux témoignages d’appréciation qui affluent en cette Journée internationale consacrée aux infirmières», a déclaré Francine Lévesque, vice- présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN.

«Les infirmières sont au cœur du système de soins de santé au Québec. Avec compétence et humanité, elles soignent, soulagent la douleur, conseillent et veillent au rétablissement de la santé. Nous voulons saluer leur immense contribution au bien-être de la population», ajoute Ronald Cameron, président de la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec de la CSN.

«Notre appréciation de leur travail doit s’accompagner de la reconnaissance des réalités auxquelles sont confrontées les infirmières. Les déficiences dans l’organisation du travail, l’alourdissement des tâches et des responsabilités sont préoccupants», estime Francine Lévesque. Elle ajoute: «la Journée internationale des infirmières doit être l’occasion de prendre conscience collectivement de ces réalités avec l’ensemble des personnes qui interviennent dans les soins infirmiers».

D’importantes pénuries s’annoncent
L’effet combiné de la hausse des départs à la retraite et de l’augmentation des besoins liés au vieillissement de la population créera une pénurie d’infirmières estimée à 5500 dans cinq ans et à 11 700 dans dix ans, si rien n’est fait. Dans ce contexte, il est d’autant plus inquiétant de constater une diminution du nombre d’étudiantes inscrites aux études en soins infirmiers. On dénombrait 4255 étudiantes inscrites au collégial en 2002, tandis que les inscriptions diminuaient à 3899 en 2004. «Notre profession est encore une option de choix chez les jeunes, mais on se demande si les lourdes exigences du travail ne commencent pas à nuire à l’attrait pour les soins infirmiers», croit Rachel Fluet, responsable du secteur des infirmières à la FSSS.

Signes d’épuisement
Les équipes d’infirmières sont utilisées à leur maximum, le temps supplémentaire forcé se généralise et les signes d’épuisement sont bien réels. Entre 1998 et 2005, le pourcentage des heures en absence maladie a augmenté de 25%. «Si l’on veut éviter le développement d’une crise très sérieuse dans les soins infirmiers, le gouvernement ferait une erreur en ne reconnaissant pas le mauvais état des conditions de travail des infirmières. Les sources d’inquiétude des infirmières sont multiples. Elles concernent notamment les équipements inadéquats, l’exposition à la violence et aux situations potentiellement dangereuses, aux horaires de travail exigeants», explique Rachel Fluet.

L’enseignement des soins infirmiers
Un autre niveau de problème complique l’avenir de la profession d’infirmière. Une récente étude canadienne indique qu’il faut s’attendre à une diminution du nombre d’inscriptions dans les écoles de sciences infirmières en raison de contraintes financières et de l’incapacité d’embaucher des enseignantes en nombre suffisant. «Il s’agit d’une situation que l’on connaît bien dans l’enseignement collégial au Québec», de dire Ronald Cameron. «L’augmentation de la complexité des soins infirmiers et le virage ambulatoire ont rendu plus exigeante la tâche des enseignantes, particulièrement en milieu de stage. Si nous voulons conserver notre effectif d’enseignantes en soins infirmiers et l’augmenter pour répondre aux besoins du réseau de la santé, le gouvernement devra mieux soutenir le personnel enseignant et le reconnaître à sa juste valeur», ajoute le président de la FNEEQ. La FSSS représente 113000 membres dans le secteur de la santé et des services sociaux, dont plus de 10 000 membres dans les soins infirmiers et cardiorespiratoires. La FNEEQ est l’organisation syndicale la plus représentative dans l’enseignement collégial. Elle regroupe les deux tiers des enseignantes et des enseignants de cégeps, dont la majorité des enseignantes en soins infirmiers.

Renseignements: Claude Saint-Georges, responsable de l’information, FSSS-CSN (514) 258-7124;

France Désaulniers, conseillère aux communications, FNEEQ-CSN, (514) 219-2947