La Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) accueille dans l’ensemble favorablement le rapport de la commission de l’éducation portant sur la consultation générale sur les enjeux entourant la qualité, l’accessibilité et le financement des universités au Québec. Cependant, la FNEEQ s’inquiète vivement d’une recommandation du rapport qui invite le gouvernement à mettre en oeuvre «de nouveaux moyens fiscaux afin d’encourager les dons privés aux fondations universitaires, ainsi que toute initiative valable en vue d’établir de nouveaux partenariats qui respectent la mission fondamentale et l’indépendance des universités».

Pour la fédération, la mise en place de balises pour les dons privés n’empêchera pas une ingérence des entreprises dans la formation, la liberté académique et l’autonomie de gestion des universités. En fournissant des avantages fiscaux pour encourager de nouveaux partenariats, la commission nie le rôle de l’Etat de répartir équitablement le financement selon les priorités de la société québécoise. Ces avantages fiscaux vont intensifier une hiérarchie entre les universités en accentuant les inégalités dans le réseau.

Pour Ronald Cameron président la FNEEQ-CSN, «on introduit ainsi au Québec les aspects les plus rétrogrades du modèle nord-américain, ce que nous rejetons». Par ailleurs, la FNEEQ-CSN appuie l’ensemble des recommandations portant sur l’importance des universités en régions. Les universités en région jouent un rôle clé quant à l’accessibilité des jeunes à l’université. «Nous sommes heureux de constater que le rapport a un souci réel pour les universités en région», a indiqué le vice-président de la FNEEQ-CSN, François Cyr.

D’autre part, la FNEEQ-CSN ne peut que reconnaître la pertinence de la première recommandation du rapport qui porte sur la valorisation de la fonction d’enseignement à l’université et du rôle important que joue les chargées et chargés de cours. La fédération rappelle que lors de notre passage en commission parlementaire, le ministre de l’Education, Pierre Reid, avait souligné l’importance d’une enquête sur la situation des chargées et chargés de cours à l’université.

La FNEEQ invite donc le ministre à tenir le plus rapidement possible cette enquête afin de réfléchir sur la place des chargées et chargés de cours dans les universités et sur leurs conditions de travail.