C’est avec consternation que la FNEEQ a accueilli l’annonce faite hier soir au sujet d’une loi spéciale suspendant la session en cours tout en la reportant au mois d’août. Pour la FNEEQ, cela démontre que le gouvernement n’a jamais voulu régler le conflit et n’a surtout pas voulu s’attaquer au fond du problème, c’est-à-dire, la question des droits de scolarité. «S’il pensait mettre un terme à la crise, le gouvernement Charest s’est trompé», affirme sans détour le président de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN).

«Nous sommes devant le plus important conflit étudiant au Québec, affirme Jean Trudelle. Des  dizaines de milliers d’étudiants toujours en grève, après plus de 14 semaines, ce n’est pas marginal, c’est énorme! Et cela, c’est sans compter toutes les associations étudiantes qui, elles aussi, ont été en grève pendant le conflit, c’est sans compter non plus l’immense majorité des étudiantes et des étudiants qui, tout en suivant leurs cours, n’en sont pas moins profondément opposés à une hausse des droits de scolarité», ajoute-t-il.

Cette loi est d’autant plus insultante pour le mouvement étudiant qu’on n’y trouve aucun écho à la feuille de route du 5 mai, qui supposait un exercice d’étude et de resserrement couvrant l’ensemble de la gestion financière universitaire. On peut penser que les recteurs, sans doute peu disposés à ouvrir leurs livres, sont intervenus pour retirer cette idée du paysage.

De nombreuses voix se sont élevées pour réclamer un moratoire et la tenue d’États généraux sur les universités et une solution en ce sens semblait à portée de main. Pourquoi le gouvernement a-t-il refusé de considérer cette avenue?

Avec cette loi spéciale, le fossé entre la jeunesse et le gouvernement se creuse davantage. Ajoutant l’insulte à l’injure, Madame Courchesne a prétendu, dans une tirade cousue de fil blanc, que les leaders étudiants avaient durci leurs positions, ce qui est faux.

La FNEEQ déplore vivement le fait que le gouvernement, Jean Charest en tête, soit si peu à l’écoute de la jeunesse. Le mouvement étudiant a pourtant soulevé des questions d’importance, qui ont été peu discutées : qu’on pense par exemple à tous ceux qui doivent fréquenter les universités à temps partiel et qui n’ont ainsi pas droit aux prêts et bourses. Il y en a beaucoup dans les régions ces personnes-là seront frappés directement par une hausse des droits de scolarité. «Les étudiantes et les étudiants ont lancé un appel pressant à la société québécoise, et il est désolant qu’on veuille leur répondre de cette façon», conclut Jean Trudelle.

La FNEEQ examinera en détail le projet de loi qui sera présenté à l’Assemblée nationale. Ses syndicats sont réunis aujourd’hui et demain et discuteront de la situation.

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur. Elle représente, entre autres, 85 % des enseignantes et des enseignants de cégep et la vaste majorité des chargé-es de cours des universités.

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