Les enseignantes et les enseignants doivent être consultés

Ce n’est pas d’hier que la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) réclame une révision du programme collégial de Soins infirmiers, un exercice qui n’a pas été effectué depuis une vingtaine d’années. En ce sens, que le gouvernement de François Legault annonce aujourd’hui une «modernisation» du DEC semble une avancée qu’il faut, a priori, saluer.

«Cela dit, que cache le nouveau terme modernisation, utilisé par la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann, alors qu’il a toujours été question d’une révision du programme», s’interroge Yves de Repentigny, vice-président responsable du regroupement cégep de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN). En outre, la ministre fait référence aux travaux du Groupe de travail national sur les effectifs en soins infirmiers, pour lequel la voix des enseignantes et des enseignants n’a jamais été sollicitée.

«Pour le bien de la profession infirmière et de la qualité des services à la population québécoise, la ministre a le devoir de consulter toutes les parties prenantes, à commencer par celles et ceux qui forment les futures infirmières, c’est-à-dire les profs de cégep», martèle Yves de Repentigny. Rappelons que l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, dont le gouvernement a annoncé qu’il sera consulté à l’automne, milite pour l’abolition du DEC qualifiant en soins infirmiers. Cette prise de position irresponsable en temps de pénurie inégalée de personnel infirmier contraste avec la grande satisfaction des administrateurs du réseau de la santé à l’endroit de la formation des recrues qui ont complété le programme collégial de Soins infirmiers.

La FNEEQ–CSN est d’avis que, comme les personnes enseignantes en Soins infirmiers relèvent de l’enseignement supérieur et qu’elles agissent à titre de spécialistes disciplinaires, elles doivent être mises au jeu plus souvent qu’aux vingt ans pour faire valoir cette expertise dans la formation des futures infirmières.

La mise en place d’un comité national de programmes est l’une des solutions proposées par notre fédération. Cela permettrait de préparer cette révision en amont et assurerait un suivi continu de l’arrimage entre les apprentissages et les compétences attendues du milieu du travail. Un comité national de programme permettrait la concertation quant au nombre d’heures consacrées à l’acquisition de compétences liées à des besoins cliniques diversifiés en santé mentale ou en gériatrie, par exemple. Cette solution, qui tombe sous le sens, concerne d’ailleurs tous les programmes d’études au niveau collégial.

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À propos

Fondée en 1969, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec-CSN parle au nom de près de 85 % des profs de cégep et de 80 % des chargées et chargés de cours des universités québécoises. Elle regroupe quelque 35 000 membres dans 46 cégeps, 43 établissements privés et 12 universités. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec et constitue l’une des huit fédérations affiliées à la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

Information:

Martin Robert
Conseiller aux communications,
FNEEQ–CSN
Martin.robert@csn.qc.ca

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