SUR LA GOUVERNANCE UNIVERSITAIRE

28 février 2008 La

Table des partenaires universitaires (TPU)

1 s’insurge contre la vision réductrice de la gouvernance universitaire adoptée

dans le Rapport du Groupe de travail sur la gouvernance des universités du Québec

2 et déclare ce qui suit :

Nous souscrivons à :

  • l’imputabilité qui dépasse la stricte reddition de comptes budgétaires mais

    renvoie à la responsabilité des universités de rendre compte du passé, du présent et du futur, par

    la préservation des connaissances, leur transmission, leur développement ;

  • une approche et à des pratiques de gouvernance qui tiennent compte de la mission

    des universités, laquelle s’appuie d’abord sur sa caractéristique de service public et sur la

    reconnaissance de ses trois composantes indissociables : l’enseignement, la recherche et le service

    à la collectivité ;

  • à l’autonomie de chaque université, une autonomie qui s’articule dans le respect

    de ses valeurs fondamentales : collégialité, liberté d’enseignement, liberté de recherche,

    indépendance de l’esprit, accessibilité aux études, qualité des services universitaires ;

  • à la pertinence pour chaque université, composante essentielle du réseau

    universitaire québécois, de préciser sa mission et le rôle qu’elle entend jouer afin de contribuer

    pleinement au développement global – culturel, social, politique, économique – des personnes, de la

    société et de son milieu ;

  • à une conception de l’université où chaque groupe professionnel de même que les

    étudiantes et étudiants contribuent à l’idéal universitaire et à l’accomplissement de la mission en

    vertu de leurs responsabilités propres ;

  • à une gouvernance transparente s’appuyant sur la collégialité et l’ouverture. La

    collégialité repose sur la mise en valeur des forces de la communauté universitaire, de ses

    composantes et sur la collaboration avec ses alliés qui partagent l’idéal et les valeurs associées

    à la mission universitaire.

Nous rejetons :

  • toute centralisation du pouvoir entre les mains d’une nouvelle élite

    gestionnaire, branchée prioritairement sur le milieu des affaires, imposant une marginalisation de

    la gestion collégiale sous des prétextes fallacieux ;

  • la notion d’indépendance retenue dans le rapport et surtout l’idée que seuls les

    membres internes des conseils d’administration puissent être sujets à des conflits d’i

    ntérêt.

Nous exigeons pour les universités :

  • des conseils d’administration diversifiés et représentatifs de la communauté

    universitaire et du milieu social, ouverts à la présence d’observatrices et d’observateurs ;

  • que les administrateurs soient correctement informés des particularités de l’i

    nstitution universitaire, qui n’est ni une entreprise privée ni une entreprise publique, afin de

    leur permettre de comprendre et de remplir leur rôle au sein des conseils d’administration ;

  • des processus ouverts et consultatifs pour les nominations aux conseils d’a

    dministration, pour le choix des recteurs et des principaux, afin de promouvoir la transparence

    ;

  • des comités de gestion ouverts aux réalités du travail universitaire et de l’a

    pprentissage ;

  • le maintien d’instances académiques et universitaires fortes et redevables de l’a

    ccomplissement des missions universitaires.

La Table des partenaires universitaires rejette la vision monolithique de la

gouvernance universitaire que sous-tend le Rapport de l’IGOPP, vision qui ne respecte ni l’h

istoire, la culture, les traditions et les valeurs universitaires, ni la diversité des

établissements du réseau québécois. Elle affirme que la prise de décisions dans les universités

doit donner la primauté aux finalités académiques.

Source : Table des partenaires universitaires

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1 La TPU regroupe les organisations suivantes : la Fédération québécoise des

professeures et professeurs d’université (FQPPU), la Fédération nationale des enseignantes et des

enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), la Fédération du personnel professionnel des universités et de

la recherche (FPPU), le Conseil provincial du secteur universitaire du Syndicat canadien de la

fonction publique (CPSU-SCFP-FTQ), la Fédération des professionnèles (FP-CSN), la Fédération

étudiante universitaire du Québec (FEUQ), la Fédération des associations étudiantes universitaires

québécoises en éducation permanente (FAEUQEP).

2 Ce Rapport a été publié par le Groupe de travail sur la gouvernance des universités du

Québec de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques, en septembre

2007.