Ce matin, à 10 h 45, Éric Bergeron, sous-ministre adjoint aux politiques et relations du travail, a convié les représentant-es des organisations syndicales à une conférence téléphonique qui a duré 20 minutes. Il a annoncé la publication, dans les prochaines heures, d’un arrêté ministériel qui touche le milieu de l’éducation et de l’enseignement collégial. Cet arrêté viserait à venir en aide aux travailleuses et aux travailleurs de la santé par un redéploiement de certains membres du personnel des commissions scolaires et des cégeps. Bien qu’il touche l’ensemble des personnes à l’emploi des réseaux scolaire et collégial, il faut comprendre qu’il concernerait particulièrement des gens jugés prioritaires dans la santé en raison de leurs qualifications.

Selon l’information qui nous a été donnée, l’arrêté permettrait au gouvernement de réquisitionner les services de certains de nos membres et préciserait les conditions de travail qui s’appliqueraient :

  • les salarié-es seraient « prêtés » au ministère de la Santé et des Services sociaux, l’établissement d’enseignement resterait leur employeur et la rémunération correspondrait à celle qui est versée normalement;
  • celles et ceux qui seraient redéployés bénéficieraient des primes accordées au milieu de la santé (8 %, 4 %, frais de gardiennage et de repas, etc.);
  • des modalités relatives au calcul de la semaine de travail, au temps supplémentaire, aux congés et aux vacances seraient précisées, notamment pour les enseignantes et les enseignants;
  • dans certains programmes menant à des professions de la santé, la poursuite des études, la diplomation et l’accès des finissant-es à ces professions demeureraient une priorité, les réquisitions de personnel enseignant devant attendre la fin de la session le cas échéant;
  • une période de formation et d’accueil serait prévue si nécessaire;
  • les assignations varieraient en fonction des besoins des régions.

Le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur s’engagerait à mettre en place des mécanismes pour établir les priorités à l’égard des employé-es jugés essentiels dans « l’effort de guerre ». Parmi ces derniers, les enseignantes et les enseignants de certains programmes du domaine de la santé, le personnel de soutien et les professionnel-les (PNE) ont été mentionnés. Il n’a été question d’aucun autre scénario qui pourrait toucher des membres œuvrant dans d’autres programmes d’études.

Malgré l’annonce d’une sortie imminente de l’arrêté et les rumeurs courant déjà dans les médias, pour l’instant, rien n’a encore été publié. Évidemment, nous vous le ferons parvenir dès que nous en prendrons connaissance et procéderons à son analyse rapidement.

Soulignons qu’aucune consultation préalable n’a été menée auprès des organisations syndicales représentant le personnel visé, un état de fait que nous déplorons grandement.

Par ailleurs, la déclaration du premier ministre, François Legault, selon laquelle il n’est pas exclu de rouvrir les écoles et les garderies avant le 4 mai nous apparaît plutôt surprenante, compte tenu de toutes les mises en garde données dernièrement sur l’importance de continuer à respecter des règles de distanciation sociale pour encore un certain nombre de mois. À cet égard, le cabinet du ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur affirmait le contraire pas plus tard que lors de notre rencontre sur les cégeps hier. Nous tenterons d’en savoir davantage là-dessus au courant de la semaine prochaine.

D’ici là, nous vous souhaitons une belle fin de semaine de Pâques et un repos bien mérité.

Salutations syndicales,

pour

Caroline Quesnel
Présidente
Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec – CSN