Alors qu’il s’apprête à fêter ses quarante ans à l’automne 2007, le réseau des cégeps est toujours aux prises avec d’importantes insuffisances financières qui compromettent la réalisation de sa mission dans toutes les régions du Québec. La Coalition-cégeps profite de la nomination de la nouvelle ministre de l’Éducation, madame Michelle Courchesne, pour réitérer la nécessité d’un réinvestissement massif dans le réseau collégial. Pour cela, la Coalition-cégeps exige du PLQ, et de son nouveau ministre de l’Éducation, qu’ils s’engagent à injecter 40% de tout réinvestissement en enseignement supérieur dans le réseau des cégeps.

Cette proportion n’est pas le fruit du hasard. Avec plus de 150 000 étudiantes et étudiants, le réseau des cégeps, porte d’entrée des études supérieures, regroupe 40% de l’ensemble des inscriptions à temps plein du réseau collégial et du réseau universitaire. Avec un budget de 1,6 milliard de dollars, le réseau des cégeps recueille 40% du budget québécois consacré à l’enseignement supérieur. Sans grande surprise, on constatera que la part des budgets de l’enseignement supérieur historiquement dévolue au réseau des cégeps a toujours été de 40 %. Mais la réélection du parti libéral du Québec inquiète les membres de la Coalition-cégeps.

Dans une annonce de réinvestissement en enseignement supérieur en décembre dernier, le gouvernement Charest ne réservait que 25% des budgets à l’ordre collégial. En outre, le gouvernement de Jean Charest a subi un véritable désaveu lorsque le gouvernement fédéral a annoncé, le 20 mars dernier, un maigre 200 millions de dollars pour l’éducation supérieure. Cette somme, dont 40% devrait revenir aux cégeps, ne permettra pas de combler les besoins estimés à plus de 300 millions de dollars, pour le seul réseau collégial. Ainsi, nous demandons au nouveau ministre de l’Éducation du Québec d’utiliser une partie des 700 millions de dollars supplémentaires provenant du gouvernement fédéral pour redonner un peu d’oxygène au réseau collégial. Utiliser cet argent pour baisser les impôts serait irresponsable selon les membres de la Coalition-cégeps.

Non seulement le réseau des cégeps a-t-il souffert d’importantes coupes budgétaires dans les années 1990, mais il a également vu en grande partie s’évanouir l’indexation de ses budgets. En plus de restreindre le développement des cégeps et de sérieusement hypothéquer leur fonctionnement, l’austérité financière a conduit les institutions à multiplier les frais afférents pour les étudiantes et les étudiants remettant ainsi en cause la gratuité scolaire et l’accessibilité aux études supérieures. Dans les faits, les carences du financement ont conduit les cégeps à surcharger les enseignantes et les enseignants, à ne pas remplacer du personnel et à réduire les services professionnels et de soutien. C’est également dans ce contexte que la diversité des programmes offerts diminue dans plusieurs régions du Québec à la suite des «efforts de rationalisation» dictés par les impératifs budgétaires sans égard aux conséquences sur l’universalité et l’accessibilité.

Pour faire face aux nombreux nouveaux besoins dans les cégeps comme pour assurer l’accessibilité à des programmes de qualité sur l’ensemble du territoire québécois, les organisations membres de la Coalition-cégeps somment la nouvelle ministre de l’Éducation de s’engager à financer l’enseignement supérieur à la hauteur de ses besoins et d’établir clairement à 40% la part dévolue au réseau des cégeps.

La Coalition-Cégeps regroupe les étudiantes et les étudiants, le personnel enseignant, les parents et le personnel de soutien et le personnel professionnel des cégeps.

  • la Fédération des associations de parents des cégeps du Québec (FAP);

Les organisations étudiantes :

  • la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ);
  • l’Association syndicale pour une solidarité étudiante (ASSE);

Les organisations syndicales du personnel de soutien:

  • la Fédération des employées et employés des services publics (FEESP-CSN);
  • la Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur (FPSES-CSQ);
  • Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ);

Les organisations syndicales du personnel professionnel:

  • la Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ);
  • le Syndicat des professionnelles et des professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ);

Les organisations syndicales du personnel enseignant:

  • la Fédération autonome du collégial (FAC);
  • la Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CSQ);
  • la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN);
  • le Syndicat des professeurs de l’État du Québec (SPEQ).