La Coalition-Cégeps dénonce non seulement l’absence de réinvestissement substantiel pour l’enseignement supérieur, mais souligne également l’étrange unanimité des différents partis politiques qui accueillent favorablement le budget fédéral. Pour la coalition, cette unanimité tient au calcul politique plus qu’à un nécessaire jugement sur les urgences actuelles.

Plutôt que de soutenir publiquement le développement d’une société du savoir basée sur l’éducation, la socialisation et la qualification tout en assurant l’égalité des chances, le gouvernement conservateur semble favoriser le développement du financement privé de l’éducation postsecondaire. La faiblesse de l’augmentation des transferts fédéraux, les baisses d’impôts et les crédits d’impôt pour l’épargne études envoient, en effet, un bien mauvais signal. Etant donné que le gouvernement Harper n’a pas donné aux provinces les sommes requises en éducation, le prochain gouvernement provincial aura l’obligation de repartir en croisade contre le gouvernement fédéral et de faire de l’éducation une de ses priorités.

Un désaveu pour le PLQ et son chef Jean Charest
En plus d’être insuffisant, le montant de 200 millions de dollars n’est prévu que pour l’année prochaine. Avec son budget en pleine campagne électorale québécoise, le gouvernement conservateur ne répond absolument pas aux attentes du milieu collégial. Cette nouvelle constitue également un véritable désaveu pour le Parti libéral du Québec et pour son chef, Jean Charest, qui avaient demandé au gouvernement fédéral d’augmenter de manière importante les transferts fédéraux pour l’enseignement postsecondaire. Les augmentations prévues, dont 40 % devrait revenir aux cégeps, ne permettront absolument pas de combler les besoins. Les réactions des principaux partis politiques provinciaux nous amènent également à nous interroger sur leur volonté réelle d’obtenir les sommes qui nous sont dues en éducation postsecondaire.

En réinvestissant à la hauteur de ce qui se faisait au début des années 90 et en tenant compte de l’inflation, le Québec aurait dû recevoir un peu plus d’un milliard de dollars par année. Nous sommes loin du compte avec les annonces effectuées hier dans le budget fédéral. Si l’on prend en considération les demandes des universités, les besoins pour les cégeps estimés à 305 millions ne pourront pas être comblés. Les sommes nécessaires pour assurer les services aux étudiants, le perfectionnement du personnel, la formation des adultes, l’implantation des nouvelles technologies et le soutien des cégeps en région sont pourtant indéniables. Alors que les subventions ministérielles par étudiant s’élevaient à 8 103$ en 2005, chacun d’entre eux coûtait en moyenne 8 822$ aux cégeps ! La Coalition-Cégeps estime donc qu’il sera nécessaire de poursuivre les démarches afin que les cégeps obtiennent un financement public à la hauteur de leurs besoins.

Profil de la Coalition-Cégeps
Mise sur pied en octobre 2003, la Coalition-Cégeps regroupe les associations étudiantes, les parents et l’ensemble du personnel qui oeuvre quotidiennement à favoriser la réussite des élèves: la Fédération des associations de parents des cégeps du Québec (FAP) ; la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et l’Association syndicale pour une solidarité étudiante (ASSE); la Fédération des employées et employés des services publics (FEESP-CSN), la Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur (FPSES-CSQ) et le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ) ; la Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ) et le Syndicat de professionnelles et de professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) ; la Fédération autonome du collégial (FAC), la Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CSQ), la fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) et le Syndicat des professeurs de l’Etat du Québec (SPEQ).