La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) accueille avec étonnement l’avis rendu public par le Conseil supérieur de l’éducation, le 6 mai dernier, intitulé Des acquis à préserver et des défis à relever pour les universités québécoises. En effet, même si elle ne peut que souscrire à la réaffirmation de la mission universitaire qui s’articule autour des activités de formation, de recherche et de services à la collectivité, la FNEEQ relève dans cet avis des lacunes importantes concernant l’appréciation du rôle des chargées et chargés de cours dans les universités québécoises.

«Une première réaction nous amène à préciser d’entrée de jeu que les chargés de cours, qui, rappelons-le, assument plus de 50 % de l’enseignement au premier cycle et sont de plus en plus actifs aux cycles supérieurs, n’ont nullement été consultés lors de la recherche menant à la rédaction de cet avis, et ce, contrairement aux façons de faire antérieures du Conseil lorsqu’il s’agissait de fournir des avis concernant les université», observe Marie Blais, vice-présidente de la FNEEQ.

Plusieurs propos tenus dans cet avis heurtent profondément le professionnalisme et la qualité du travail des chargés de cours. Quelques mythes doivent être déboulonnés. Le premier concerne le lien entre le nombre de chargés de cours et le risque de détérioration de la qualité de la formation. Cette dernière repose sur plusieurs éléments, notamment sur la pertinence des programmes de formation, sur la complémentarité des équipes d’enseignants, sur un souci constant pour la pédagogie et sur la mise à jour des connaissances. Or, les chargés de cours sont embauchés sur la base de leur compétence reconnue pour chacun des cours qui leur sont confiés. Ils se tiennent informés des nouvelles pratiques, des découvertes ou des nouvelles méthodes dans leur discipline. En outre, plusieurs sont également actifs en recherche et en création. De plus, ils participent depuis de nombreuses années aux comités de programmes, à divers comités pédagogiques et ont des représentants officiels qui siègent aux instances universitaires.

Donc, lorsque le Conseil affirme que les objectifs de scolarisation formulés par le conseil pour 2010 sont déjà atteints ou en voie de l’être, nous croyons que ceux qui assument une part importante de la formation des étudiants peuvent revendiquer leur contribution à cette réussite ! Un acquis à préserver…

«Nous tenons à préciser un élément occulté dans la section de l’avis concernant le pouvoir d’influence des divers groupes d’acteurs sur les politiques publiques, soit que les chargés de cours et la FNEEQ ont toujours participé activement aux consultations sur les politiques publiques liées aux questions universitaires ainsi qu’aux débats publics entourant cette question et ils comptent bien continuer à répondre présents», souligne en terminant Mme Blais.