Le Syndicat des professeur-e-s du Cégep de Trois-Rivières et le Syndicat des enseignantes et enseignants du Collège Shawinigan, affiliés à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), réclament à nouveau l’imposition d’un moratoire sur toute hausse des droits de scolarité afin de pouvoir négocier une entente satisfaisante pour tous. De plus, ils demandent la tenue d’états généraux portant sur le financement des universités et sur l’accessibilité aux études supérieures.

En fait, plusieurs cégeps sont en grève depuis 14 semaines, certains sont soumis à des injonctions qui obligent les profs à enseigner, par exemple, à deux étudiants une semaine, puis à trois supplémentaires la semaine suivante et ainsi de suite. N’en déplaise aux juges, ce contexte empêche les profs d’accomplir leur tâche: enseigner. La judiciarisation accentue l’impasse dans laquelle s’enlise le conflit.

Par ailleurs, la situation a atteint un point de non-retour : les sessions seront annulées dans plusieurs cégeps si une sortie de crise n’est pas imminente. Certains cégeps devront peut-être prolonger leur calendrier scolaire jusqu’au mois de septembre. Qui paiera pour rattraper les cours? Est-ce le Conseil du Trésor? Est-ce que ce sont les cégeps dont les étudiants ne sont pas en grève? Est-ce l’argent recueilli par la hausse des droits de scolarité qui cache en fait une taxe au savoir? Cette hausse idéologique, que nous dénonçons depuis longtemps, ne compensera même pas tous les frais associés à la crise actuelle.

Une entente jugée largement insatisfaisante
À ce jour, plus de 342 000 étudiants et étudiantes, dont celles et ceux du Cégep de Trois-Rivières, ont rejeté la proposition du gouvernement Charest qui a été négociée sur fond de brutalité policière et de violence excessive pendant la nuit du 4 mai dernier. L’avenir du système d’éducation ne peut pas se jouer en moins de 24 heures.

Ainsi, la suspension de la hausse des droits de scolarité devrait s’appliquer, non pas jusqu’au dépôt du rapport d’un comité provisoire tel que proposé dans l’offre gouvernementale, mais jusqu’à la tenue d’états généraux sur l’éducation. Le dernier exercice de ce genre remonte déjà à 1995-1996 avec un gouvernement péquiste. Aujourd’hui, la crise sociale est d’une telle ampleur que les débats à propos des tenants et aboutissants des universités québécoises sont inévitables.

Puisque Monsieur Jean Charest, le premier Ministre, refuse d’affronter la volonté populaire dans des élections et qu’il profite de la crise pour faire oublier entre autres la corruption de son gouvernement, nous lui demandons d’arrêter de discréditer tout le système d’éducation par son inaction. Nous demandons à la nouvelle ministre de l’Éducation, Madame Michelle Courchesne, d’agir promptement en prenant la décision politique qui s’impose. La seule solution est d’accepter un véritable moratoire.

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Pour renseignements:

Cégep de Trois-Rivières:
Jean Fournier, président
Éric Désilets, vice-président à l’information
819 376-9555, synprof@cegeptr.qc.ca

Collège de Shawinigan:
Luc Vandal, président
819 539-2134
seecs@collegeshawinigan.qc.ca