L’austĂ©ritĂ© libĂ©rale frappe toutes les missions de l’État. On a parlĂ© des coupes de 35 M$ dans le secteur de la santĂ© de la rĂ©gion la semaine dernière, mais l’Ă©ducation est loin d’ĂŞtre Ă©pargnĂ©e avec au minimum 51 M$ de compressions budgĂ©taires seulement dans les rĂ©gions de QuĂ©bec et de Chaudière-Appalaches et seulement pour l’annĂ©e en cours (2014-2015).

«Avec de telles coupes, il est certain que nous hypothĂ©quons l’avenir de nos jeunes en leur offrant moins d’options de formation et un moins bon appui pĂ©dagogique», affirme Yves Fortin, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Conseil central de QuĂ©bec Chaudière-Appalaches (CSN).

Il faut prĂ©ciser que le montant rĂ©el des compressions exigĂ©es cette annĂ©e en Ă©ducation est en fait beaucoup plus Ă©levĂ© dans les deux rĂ©gions reprĂ©sentĂ©es par le Conseil central. Le montant de 51 M$ comprend en effet seulement quatre commissions scolaires sur six et trois cĂ©geps sur cinq en plus de l’UniversitĂ© Laval.

«L’UniversitĂ© Laval, une institution phare pour QuĂ©bec, doit rĂ©duire ses dĂ©penses de pas moins de 42 M$ cette annĂ©e. C’est la plus grosse compression en une annĂ©e jamais effectuĂ©e et ça reprĂ©sente 1200 $ par Ă©tudiant Ă  temps plein. C’est une erreur monumentale qui met en danger la qualitĂ© de l’enseignement et la mission de l’université», insiste Puma Freytag, prĂ©sident du Syndicat des chargĂ©s et des chargĂ©es de cours de l’UniversitĂ© Laval. Ce dernier trouve d’ailleurs illogique que le gouvernement justifie l’austĂ©ritĂ© en disant vouloir prĂ©server l’Ă©quitĂ© intergĂ©nĂ©rationnelle, alors qu’il s’en prend au service public le plus important pour leur avenir. Il Ă©tait pourtant possible de retarder certains investissements en infrastructure pour minimiser l’impact sur les Ă©tudiants, mais le Conseil du TrĂ©sor a refusĂ©.

Certains cĂ©geps ont augmentĂ© les frais affĂ©rents et ont rĂ©duit certains services comme les centres d’aide. «Au CĂ©gep Garneau, ça fait maintenant 2,3 M$ de compressions en quatre ans et, malgrĂ© les efforts qui ont Ă©tĂ© faits pour limiter les impacts sur les services offerts aux Ă©tudiants, ce serait se leurrer que de penser que ces services ne sont pas affectĂ©s», soutient Pierre Mercure, prĂ©sident du Syndicat des professeur-e-s du Collège François-Xavier-Garneau.

Pour la Commission scolaire des DĂ©couvreurs, Ă  QuĂ©bec, des coupes de 2,8 M$ s’ajoutent Ă  celles des quatre annĂ©es prĂ©cĂ©dentes. Concrètement, cela se traduit notamment par un temps moindre allouĂ© aux Ă©lèves par le personnel en Ă©ducation et en adaptation scolaire. On constate aussi un dĂ©passement, parfois important, du ratio d’un Ă©ducateur ou d’une Ă©ducatrice par 20 enfants au service de garde. Un surcroit de travail gĂ©nĂ©ralisĂ© compromet les services directs aux Ă©lèves. «Encore une fois, c’est le service aux Ă©lèves qui Ă©cope», dĂ©nonce Isabelle Larouche, prĂ©sidente du Syndicat du personnel de soutien scolaire des DĂ©couvreurs.

Ă€ la Commission scolaire des Navigateurs, dans la rĂ©gion de LĂ©vis, des coupes de 2,3 M$ cette annĂ©e se traduisent notamment par un gel des heures des techniciens en Ă©ducation spĂ©cialisĂ©e dans un contexte de hausse des besoins des Ă©lèves. Ă€ la Commission scolaire de la CĂ´te-du-Sud, dans la rĂ©gion de Montmagny, le financement Ă©tait dĂ©jĂ  en baisse Ă  cause de la diminution du nombre d’Ă©lèves et les coupes actuelles ne font qu’accentuer le sous-financement. La survie d’au moins neuf Ă©coles est en jeu. On note aussi le retrait de l’Ă©ducation physique et de la musique pour les classes de maternelle. Ă€ la Commission scolaire des Appalaches, on baisse de 60% le budget parascolaire au secondaire et on coupe de 100% le budget d’interventions pour la prĂ©vention de l’intimidation et de la violence Ă  l’Ă©cole. On Ă©limine Ă©galement tout le budget de l’aide aux devoirs!

«Ce n’est lĂ  qu’une partie des effets, les commissions scolaires cherchent aussi Ă  rĂ©cupĂ©rer une portion des sommes retranchĂ©es par le gouvernement en augmentant les taxes scolaires», dĂ©plore par ailleurs Yves Fortin.

Plusieurs reprĂ©sentants des syndicats CSN du secteur de l’Ă©ducation Ă©taient prĂ©sents Ă  QuĂ©bec aujourd’hui pour expliquer les consĂ©quences de l’austĂ©ritĂ© dans leurs Ă©tablissements d’enseignement. Ils provenaient de quatre commissions scolaires (DĂ©couvreurs, Navigateurs, CĂ´te-du-Sud et des Appalaches), de trois CĂ©geps (LĂ©vis-Lauzon, Sainte-Foy et François-Xavier Garneau) ainsi que de l’UniversitĂ© Laval.

Le 29 novembre, refusons l’austĂ©ritĂ©

Devant ces décisions gouvernementales à courte vue, les syndicats CSN de nos deux régions ne resteront pas les bras croisés.

Le Conseil central lance une invitation Ă  se joindre Ă  une importante manifestation pour refuser l’austĂ©ritĂ© qui se tiendra le 29 novembre, Ă  13h. Le rassemblement aura lieu devant le MusĂ©e national des beaux-arts situĂ© sur les Plaines d’Abraham.

À propos de la CSN et du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches
FondĂ©e en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui Ĺ“uvre pour une sociĂ©tĂ© solidaire, dĂ©mocratique, juste, Ă©quitable et durable. Ă€ ce titre, elle s’engage dans plusieurs dĂ©bats qui intĂ©ressent la sociĂ©tĂ© quĂ©bĂ©coise. Elle est composĂ©e de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs rĂ©unis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fĂ©dĂ©rations, ainsi que sur une base rĂ©gionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du QuĂ©bec.

FondĂ© en 1918, le Conseil central de QuĂ©bec-Chaudière-Appalaches regroupe les syndicats CSN sur le territoire de la capitale nationale et de la rĂ©gion Chaudière-Appalaches. Il reprĂ©sente 240 syndicats et plus de 45 000 membres dans tous les secteurs d’activitĂ©.

– 30 –

Renseignements:

Thierry Larivière
Service des communications de la CSN
Cellulaire : 514 704-3297
bureau : 514 598-2159
Thierry.lariviere@csn.qc.ca