Alors que la première ministre doit annoncer aujourd’hui un plan de relance pour la Gaspésie, le Québec maritime réaffirme la nécessité d’une intervention pour la région.

Les représentantes et les représentants de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), du Syndicat des enseignantes et des enseignants de l’École des pêches et de l’aquaculture du Québec (EPAQ), du Syndicat des employés de soutien de l’ÉPAQ, du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Merinov ainsi que ceux du Conseil central de la Gaspésie et des Iles-de-la-Madeleine (CCGIM) interpellent le gouvernement afin qu’il prenne des engagements fermes en faveur du développement de la région ainsi que du maintien des emplois.

«Nous avons bon espoir que le plan de relance de la Gaspésie qu’annoncera la Première ministre fera une place de choix à l’EPAQ et à Merinov pour que l’industrie des pêches, de l’aquaculture et de la transformation des produits marins puisse continuer à jouer son rôle économique structurant», fait valoir le président du CCGIM, M. Éric Boulay.

La réforme de l’assurance-emploi mise en place par le gouvernement Harper rend plus actuel que jamais pour la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine le slogan «maîtres chez nous». Cette attaque contre les droits des travailleuses et des travailleurs, plus particulièrement agressive envers ceux de la région de la Gaspésie et des Iles-de-la-Madeleine, appelle la mise-en-place d’une industrie innovatrice agissant comme moteur de l’économie régionale. De plus, dans un contexte marqué par les préoccupations pour le développement durable et l’augmentation constante des coûts de production, la recherche et développement sont des incontournables pour soutenir le développement de cette industrie.

Jérôme Laurent, président du Syndicat des travailleurs et travailleuses de Merinov déclare: «Les besoins de ce secteur en matière de recherche et développement sont tels, que Merinov doit disposer de moyens nécessaires pour mener à bien sa mission de contribution au développement durable et à la compétitivité de l’industrie. Il faut également souligner que Merinov, c’est près d’une centaine d’emplois qualifiés répartis en Gaspésie, aux Îles-de-la-Madeleine et sur la Côte-Nord. Or, le contexte financier actuel est de plus en plus délicat.»

Afin de pouvoir s’adapter aux réalités toujours changeantes d’une économie mondialisée, «la formation offrant accès à un diplôme est essentielle pour préparer les travailleurs et les entrepreneurs de l’industrie à être prêts à affronter les défis du futur», affirme pour sa part Micheline Thibodeau, vice-présidente de la FNEEQ.

Quant à Yoland Plourde, président du Syndicat des enseignantes et enseignants de l’ÉPAQ, il rappelle que «l’industrie doit se doter d’une main-d’œuvre qualifiée pour faire face aux nouvelles normes. Les consommateurs sont de plus en plus soucieux de la qualité des produits marins, d’où la nécessité pour l’industrie d’offrir un produit à valeur ajoutée, de qualité supérieure. Hors de tout doute, cette évolution de l’industrie implique nécessairement une formation qualifiante et innovatrice, répondant aux nouvelles exigences. À cela s’ajoutent des considérations sur l’avenir de l’industrie : seule une formation structurée et qualifiante permettra d’accroître la compétitivité et d’assurer le développement de l’industrie. Le savoir, de l’avis de tous, caractérisera le 21e siècle. L’aquaculture, la pêche et la transformation de produits marins ne peuvent y échapper.»

Pour sa part, Daniel Bourdages, président du Syndicat des employés de soutien de l’ÉPAQ, précise que «mondialement, l’aquaculture ne cesse de prendre de l’ampleur et le Québec a tout ce qu’il faut pour devenir l’un des leaders de cette industrie. Il est donc primordial que l’on conserve notre formation en techniques d’aquaculture afin de développer ce secteur pour qu’il atteigne son plein potentiel. La technique en transformation des produits de la mer est également très importante pour développer notre industrie, où seulement une infime partie des entreprises pratique aujourd’hui de la deuxième et de la troisième transformation. De plus, les diverses certifications et les techniques de conservation des produits à bord des bateaux de pêche sont désormais obligatoires pour écouler nos produits sur les nouveaux marchés, d’où la nécessité de conserver une formation qualifiante en pêche. En résumé, les formations techniques offertes à l’ÉPAQ sont essentielles à la stratégie de développement de ces trois domaines pour le Québec».

Cependant, ni l’EPAQ ni Merinov ne jouissent d’un financement suffisamment stable pour planifier à long terme leurs interventions dans le but de soutenir les acteurs de l’industrie des pêches et de l’aquaculture. À titre d’exemple, au début du mois de mai, Merinov n’avait toujours pas reçu la confirmation du financement total qu’il devait recevoir pour l’année financière ayant débuté le 1er avril 2103. Le centre a pourtant besoin d’un financement constant et régulier permettant la stabilité pour mettre en place des programmes novateurs répondant aux besoins présents et futurs afin de jouer son rôle de leader dans le développement de ce secteur industriel et le gouvernement québécois doit garantir cet apport financier. En ce qui concerne l’ÉPAQ, le mode de financement actuel de la formation technique et collégiale ne permet pas l’ouverture des programmes à chaque année car le nombre d’étudiants inscrits n’est pas suffisant pour répondre aux exigences du ministère. Il faut donc revoir le mode de financement pour s’adapter aux nouveaux besoins de formation demandés par l’industrie.

Le gouvernement doit agir pour la Gaspésie!

Profils des organisations
La FNEEQ-CSN regroupe, entre autres, 17 000 enseignantes et enseignants dans le réseau collégial public, soit 85 % des profs dans les cégeps

  • L’École des pêches et de l’aquaculture du Québec compte quelque 50 employés
  • Merinov est un organisme à but non lucratif constitué d’une centaine d’employés répartis dans quatre centres situés en Gaspésie, aux Îles-de-la-Madeleine et sur la Côte-Nord
  • Le Conseil central de la Gaspésie et des Iles-de-la-Madeleine compte 74 syndicats regroupant quelque 4500 membres

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