La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) s’est dite fort inquiète d’un projet présentement à l’étude au cégep Marie-Victorin, qui céderait l’usage de l’essentiel des terrains attenants aux édifices actuels à une firme privée. En vertu d’un bail emphytéotique, le contrôle des espaces visés serait cédé à l’Impact de Montréal, qui vise à y développer son académie, et ce, pour une période pouvant aller de 35 à 50 ans.

«Tout se passe comme si, pour certains cégeps, de telles ententes avaient préséance sur la voie normale d’un développement financé par le Ministère», déclare la vice-présidente de la FNEEQ, Mme Micheline Thibodeau. «Il n’est pas normal qu’un établissement public doive céder des avantages importants à un partenaire privé, dans un contexte où la demande d’admission devrait et être à la hausse et en conséquence le cégep se développer».

On sait que le cégep Marie-Victorin est situé à proximité du croisement des autoroutes 40 et 25, dans un secteur qui devrait connaître une croissance marquée à la suite de l’ouverture du nouveau pont reliant Montréal à Laval. Cela devrait entraîner une augmentation sensible du nombre d’étudiantes et d’étudiants. L’entente projetée aurait comme effet de compromettre toute avenue d’agrandissement du collège.

«Le projet soulève une opposition assez vive dans le milieu enseignant, poursuit Micheline Thibodeau. Pour bon nombre d’enseignantes et d’enseignants, avant d’envisager la cession de quelle que soit la portion de terrain et aussi intéressant que cela puisse être de s’associer à un partenaire prestigieux, le Collège devrait se recentrer sur son plan de développement stratégique et se questionner sur la marge de manœuvre dont il aura besoin dans le futur afin de poursuivre sa mission d’enseignement», ajout-t-elle.

Le conseil d’administration du cégep doit examiner la question ce soir et rendre éventuellement une décision en mai. Le président du syndicat des professeurs, François Parent, confirme la tendance à la hausse dans les inscriptions et souhaite obtenir l’appui de la communauté collégiale et du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) pour obtenir du financement public afin de construire de nouveaux espaces. «Nous sommes déjà à l’étroit! Les locaux sont utilisés à pleine capacité. Comment penser que le Collège sera en mesure de répondre à la demande sans cesse croissante des étudiantes et des étudiants qui souhaitent fréquenter le cégep Marie-Victorin? Comment songer à bonifier l’offre de programmes si nous ne sommes pas en mesure d’accueillir de nouveaux groupes?». Pour conclure, le président du syndicat des professeurs ajoute: «Ce n’est pas rêver en couleur : faut-il rappeler qu’en 1994 l’État a acheté le collège pour répondre à la demande de formation ? Il est temps que le public réinvestisse dans le public!» Il dit souhaiter que le soccer continue à se développer au Québec et que l’Impact de Montréal connaisse un vif succès en Major League Soccer (MLS) en 2012, mais pas au détriment de la mission et de l’indépendance de l’institution.

Dans les cégeps, la FNEEQ-CSN représente 85% des enseignantes et des enseignants répartis sur l’ensemble du territoire québécois. Elle est l’organisation la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec.

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France Désaulniers
Conseillère aux communications FNEEQ
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