Pour le président de la CSN, Jacques Létourneau, il est tout à fait regrettable que l’on sorte de ce Sommet sur l’éducation supérieure sans un consensus sur les droits de scolarité. La CSN était partisane d’un gel avec l’objectif d’atteindre éventuellement la gratuité. « Force est de constater que le gouvernement péquiste choisit de tracer le chemin pour restreindre le caractère public du financement des études supérieures en introduisant le principe d’une indexation des droits de scolarité. Le dernier congrès de la CSN a réaffirmé que l’éducation doit être une priorité nationale. L’éducation est un service public qui sert des besoins collectifs. Tant au plan financier qu’idéologique, nous considérons que c’est une erreur d’en faire reposer le coût sur les individus en accentuant le principe d’utilisateur-payeur et en opposant ceux et celles qui ne font pas de telles études à ceux qui y accèdent », d’affirmer Jacques Létourneau.

Par ailleurs, la CSN souligne l’inclusion d’une discussion sur les frais afférents dans le chantier sur le financement. Obtenue à l’arraché, celle-ci permettra d’analyser l’effet de ces frais, qui constituent une large part de la contribution étudiante dans le financement de leurs études. De surcroît, ces frais sont carrément inégaux d’une université à l’autre, voire d’une faculté à l’autre, et peuvent aller du simple au triple. «Il s’agit d’une mince consolation face au refus d’instituer un chantier sur les droits de scolarité. Il faut débattre franchement de cette question qui fait partie du problème d’endettement des étudiantes et des étudiants. Nous ne pouvons nous permettre d’hypothéquer l’accessibilité en conservant un flou sur tout ce qui entoure ces frais. Insidieusement, ceux-ci ont été introduits au fil du temps pour finir par représenter des sommes importantes et pratiquement incontrôlées», de dire le président de la CSN.

Les chantiers
La CSN entend par ailleurs participer activement aux différents chantiers et groupes de travail mis en avant par le gouvernement, portant sur des travaux préalables à l’adoption d’une loi-cadre, à la définition du mandat du futur Conseil national des universités, à la révision des règles de reddition de comptes, à l’offre de formation collégiale au Québec, à la révision de la politique de financement des universités et d’accessibilité aux études supérieures. «Ces chantiers comportent des enjeux majeurs tout autant pour les membres que nous représentons dans les différentes catégories d’emplois au collégial comme dans les universités – employé-es de soutien, professeur-es, chargé-es de cours, auxiliaires d’enseignement et professionnel-les – que pour l’ensemble des membres de la CSN qui, au cours de notre histoire, ont soutenu la vision d’une accessibilité plus juste et plus égalitaire à l’éducation, y compris à l’éducation supérieure, d’affirmer Jacques Létourneau. Nous avons participé à l’ensemble du processus entourant le Sommet avec un esprit d’ouverture et d’engagement et nous souhaitons poursuivre ainsi dans l’après-Sommet.»

Par ailleurs, la CSN salue le réinvestissement annoncé qui permettra une augmentation notable des ressources ainsi que l’engagement de maintenir l’offre de formation collégiale en région. Rappelons que la délégation de la CSN au Sommet sur l’éducation supérieure des 25 et 26 février était composée notamment de représentantes et de représentants de la CSN, de la Fédération des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), de la Fédération des professionnèles (FP-CSN) et de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN).

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

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