C’est le 26 avril que les enseignantes et les enseignants du Collège Antoine-Girouard de Saint-Hyacinthe, à l’instar de tous les autres employés du collège, recevaient une lettre de licenciement collectif. La ministre du Travail et ministre responsable de la Condition féminine, Mme Agnès Maltais, en a également été informée.

Depuis au moins deux mois, le Collège Antoine-Girouard travaille à conclure une entente avec le Séminaire de Saint-Hyacinthe et la Commission scolaire de Saint-Hyacinthe afin de transférer ses activités d’enseignement au secteur public.

Malgré les efforts que le personnel enseignant du Collège Antoine-Girouard a réalisés, l’offre globale finale soumise par la commission scolaire comportait des modalités inacceptables.

C’est le 2 mai que cette offre a été présentée aux membres du syndicat, qui, par vote secret, l’ont rejetée à 96%. C’est un ultimatum que la commission scolaire a lancé : soit le personnel acceptait son offre finale soit, elle retirait le projet de relance pour le collège.

Des modalités inacceptables
L’offre ne comprend aucune garantie d’emplois pour la trentaine d’enseignants qui œuvrent au collège, dont plusieurs y enseignent depuis plus de 10 ans et certains même depuis 20 ans.

La commission scolaire pousse l’audace jusqu’à demander au syndicat, comme condition d’entente, de renoncer à un droit fondamental. En effet, pas question pour le syndicat du Collège de déposer une requête en vertu de l’article 45 du Code du travail et ainsi demander à un commissaire de trancher la mésentente quant à la fusion des listes d’ancienneté des deux syndicats lors du transfert des activités d’enseignement du privé au public, sachant qu’elles auraient lieu dans le même bâtiment, avec le même personnel et les mêmes élèves!

Du côté du syndicat de l’enseignement Val-Maska, affilié à la FSE-CSQ, représentant le personnel de la commission scolaire, il y a impossibilité de négocier un aménagement pour rendre possible la fusion des listes d’ancienneté avec le syndicat des enseignants du Collège. Ce dernier est pourtant prêt à des concessions pour encourager le consensus et ainsi minimiser l’impact d’une telle fusion sur le rang des membres de la commission scolaire. L’entente à l’amiable est donc impossible.

Aucune reconnaissance de l’ancienneté accumulée au fil des ans en vertu de la convention collective FNEEQ-CSN; pertes des postes occupés au collège depuis de nombreuses années; substitution de ceux-ci par deux contrats équivalents à des remplacements sans aucune voie de permanence; tous les enseignants soumis au processus d’évaluation avant d’accéder aux listes de priorité (équivalent d’une liste de rappel) de la commission scolaire malgré toutes les années de service au Collège; voilà quelques-uns des aspects jugés irrecevables par le personnel enseignant. En outre, au terme des mesures transitoires proposées s’échelonnant sur deux années scolaires, certains se retrouveraient au bas des listes de priorité de la commission scolaire. Ils mettraient possiblement de six à huit ans pour retrouver un emploi stable, alors que de nouveaux enseignants pourraient venir enseigner au Collège Antoine-Girouard.

À la suite de l’assemblée générale, Annie Bellefroid, la présidente du syndicat, affilié à la FNEEQ depuis 40 ans, assure que «la trentaine d’enseignantes et d’enseignants qui ont fait la renommée du Collège Antoine-Girouard au fil des ans resteront professionnels dans le cadre de leurs fonctions, et ce, jusqu’au terme de l’année d’enseignement. Nos élèves le méritent», a-t-elle conclu.

Quant à la FNEEQ, elle avait pour mandat de faciliter l’intégration au secteur public dans le respect des droits des personnels en place. Étant donné que l’offre finale de la commission scolaire est loin d’accorder aux enseignants ce respect, la FNEEQ appuie la décision des profs et les soutiendra jusqu’au bout de leur démarche.

Profil de la FNEEQ
La FNEEQ compte quelque 33 000 membres, regroupant, entre autres, 35 syndicats de collèges d’enseignement primaire, secondaire et collégial, 17 000 enseignantes et enseignants dans le réseau collégial public ainsi que 12 000 membres dans une douzaine d’institutions universitaires.

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