Rejet à 87,5% DES offres patronales de règlement

Après 7 semaines de grève, les tuteurs refusent de plier l’échine

ag téluq - rejet mars 2008 - réduiteLors de l’assemblée générale du 10 mars, les tuteurs et les tutrices de la Télé-Université (Téluq), en grève depuis le 16 janvier, ont rejeté massivement, dans une proportion de 87,5 %, l’offre patronale de règlement.

Les tuteurs tentent depuis près de deux ans d’en arriver à une entente négociée. En jeu : leur reconnaissance professionnelle et le salaire concomitant. Du fait qu’ils prodiguent leur enseignement à distance, par courrier électronique et par téléphone, l’employeur déprécie la valeur de leur travail. Notons que l’enseignement des tuteurs est individualisé et doit s’ajuster au rythme de chacun des étudiants et des étudiantes qui leur sont confiés. À cela s’a joute le fait que les inscriptions à la Téluq sont continues tout au long de l’année et que les tuteurs doivent composer en tout temps avec des groupes d’étudiants qui débutent leur apprentissage et d’autres qui sont à mi-chemin ou qui sont sur le point de terminer leur cours.

Le rejet des offres patronales intervient à la suite de tentatives de la part de la direction de la Téluq de discréditer le syndicat des tuteurs et tutrices. L’employeur avait d’abord tenté à diverses reprises de faire jouer un rôle de « scabs » à ses professeurs, ce à quoi la plupart se sont refusés. Devant l’insistance de l’employeur, le syndicat a déposé une plainte à la Commission des relations du travail et obtenu un règlement hors cours le 25 janvier.

En outre, le 26 février, l’employeur annonçait aux membres du syndicat le dépôt d’un projet de règlement à la table de négociation et, le 29 février, il leur transmettait ce dépôt. Puis, le 3 mars, l’employeur faisait suivre à toute la communauté télé-universitaire – incluant les étudiants – le même dépôt accompagné d’un argumentaire à l’appui. Et cela, alors que le syndicat avait pris l’engagement de soumettre ultérieurement cette proposition globale à ses membres.

Ces quelques faits illustrent de façon troublante comment une direction méfiante à l’égard des représentants de ses employés et non respectueuse des lois du travail est capable de mettre volontairement en péril une structure de négociation, en tentant de négocier sur la place publique avec l’ensemble des membres du syndicat plutôt qu’avec leurs représentants démocratiquement élus.

« En ne respectant pas les lois du travail, l’employeur ne fait que jeter de l’huile sur le feu et met ainsi en péril un dénouement rapide de ce conflit de travail, s’insurge Sylvie Pelletier, présidente du syndicat. Pareille attitude, ajoute-t-elle, révèle à sa face même une ultime tentative de l’employeur de se soustraire à son devoir d’offrir à ses tutrices et à ses tuteurs des conditions de travail justes et équitables. »

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