Bien que la ministre de l’Enseignement supérieur, madame Hélène David, semble prendre au sérieux le rapport d’enquête sur le partenariat entre l’Institut MATCI Montréal et l’université TÉLUQ, les principales organisations syndicales concernées par la situation espèrent que les correctifs qui seront apportés à la gestion de l’établissement ouvriront la porte à la collégialité.

 «On fait le constat que le projet de restructuration de la direction de l’université TÉLUQ est en contradiction avec les intérêts des étudiantes et des étudiants. Il n’y a pas que la question de la privatisation de l’encadrement. La direction a créé un nouveau statut de personnes tutrices qualifiées ironiquement de professeurs sous contrat avec comme résultat l’élimination graduelle mais certaine de tutrices et de tuteurs chevronnés en formation à distance.  Il faut redresser la situation, d’autant plus qu’on demande à ces nouveaux employés de donner trois fois moins de temps en encadrement aux étudiants que sous le modèle ayant auparavant fait ses preuves,» souligne Nancy Turgeon, présidente du Syndicat des tuteurs et des tutrices de la Télé-Université (STTTU).

La ministre a décidé de mener une vérification sur l’université TÉLUQ à la suite des pressions syndicales et politiques, et l’intervention de deux personnes tutrices membres du conseil d’administration dénonçant les irrégularités dans la gouvernance et l’entente secrète de partenariat.

«Nous souhaitons cependant qu’elle rende public ce rapport d’enquête et surtout qu’elle prenne les moyens pour que la direction de l’université travaille dans le respect des lois et dans le respect de sa communauté,» précise Caroline Quesnel, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN).

Selon Louise Briand, vice-présidente du secteur universitaire de la Fédération des professionnèles (FP-CSN), le véritable problème est celui de la sous-traitance des activités d’encadrement à une entreprise privée. «C’est une décision qui a des conséquences graves non seulement sur les emplois des tutrices et des tuteurs qui accompagnent depuis des années les étudiantes et les étudiants de l’établissement, mais aussi sur tout le réseau universitaire, car cette décision ouvre la porte à des entreprises privées pour former les étudiantes et les étudiants», conclut-elle.

Les organisations syndicales sont satisfaites que la ministre ait demandé une enquête et qu’elle prenne des décisions en conséquence. La ministre David doit cependant assumer pleinement ses responsabilités en enseignement supérieur en mettant en priorité la qualité de la formation et la réussite des étudiantes et des étudiants, et en clarifiant ses intentions quant à la suite des événements.

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Source:
Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec-CSN

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