Les 2 000 auxiliaires à l’enseignement de l’Université McGill sont en grève à compter d’aujourd’hui, à la suite du refus de l’administration de négocier le renouvellement de leur convention collective lors des deux dernières séances prévues à cet effet, samedi et lundi.

La convention collective des membres de l’Association of Graduate Students Employed at McGill (AGSEM) est échue depuis l’été dernier. L’AGSEM a tout fait pour négocier avec McGill, depuis le mois d’octobre, mais l’administration a systématiquement traîné les pieds ou a simplement refusé de discuter des revendications prioritaires du syndicat. Les syndiqués ont voté, par un taux de 79%, en faveur d’un mandat de grève lors d’une assemblée générale extraordinaire, le 31 mars.

Entre autres, l’AGSEM se bat pour un meilleur système de formation, un nombre maximum d’étudiantes et d’étudiants dans les groupes de discussion, des espaces privés pour les rencontres individuelles avec les étudiants et une augmentation de salaire pour amener leur rémunération dans la moyenne des autres universités de recherche au Canada. Les offres minimes de McGill sont insultantes pour les étudiantes et les étudiants diplômés, qui assument une grande proportion de l’enseignement à l’université.

«L’indifférence que McGill démontre envers les difficiles conditions de travail de ses auxiliaires à l’enseignement reflète son manque de souci pour la qualité de l’éducation de tous les étudiants, a déclaré le président de l’AGSEM, Salim Ali. Nous sommes en grève parce que nos membres ont été poussés à la limite, et nous sommes préparés à rester dehors tant et aussi longtemps que McGill ne reviendra pas à la table avec une offre raisonnable.»

Les membres de l’AGSEM, affiliée à la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), ont reçu un appui important de la part de la communauté universitaire. Les organisations étudiantes, les professeurs et le média du campus ont tous exprimé des craintes en constatant que l’administration de McGill n’a presque rien fait pour éviter un arrêt de travail et, en fait, a encouragé cette grève en négociant de mauvaise foi.

Une déclaration déposée sur le site Web de l’université, la semaine dernière, a démontré clairement que McGill se préparait pour la grève et qu’elle n’avait pas l’intention de négocier en toute bonne foi lors des séances de samedi et de lundi. Dans cette déclaration, l’université donnait comme mot d’ordre aux professeurs d’effectuer le travail des auxiliaires à l’enseignement si une grève se déclenchait. De ce fait, elle s’expose aux sanctions prévues par le Code du travail du Québec.

«Les membres de l’AGSEM regrettent les inconvénients que subit la population étudiante de McGill, dont nous faisons partie intégrante, a déclaré la vice-présidente du syndicat, Natalie Kouri-Towe. Mais les étudiants savent qu’on est en lutte aussi pour la qualité de notre éducation. C’est à McGill d’arrêter de tenir ses auxiliaires ainsi que ses étudiants pour acquis.»

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