Depuis quelques semaines, des associations étudiantes de l’UQAM sont en grève et exercent des moyens de pression pour, entre autres, s’opposer au plan de redressement de l’UQAM et exiger un appui financier majeur de l’État. Leurs inquiétudes sont tout à fait compréhensibles, puisque même la firme PriceWaterhouseCoopers souligne dans son rapport, déposé le 4 mars dernier, que « l’absence d’aide financière du gouvernement en sus de celle promise pour l’Îlot Voyageur pourrait compromettre non seulement la mission de l’UQAM, mais également sa survie (p.10) ». Dans ce contexte, des associations étudiantes de l’UQAM ont choisi, à l’intérieur de leurs instances décisionnelles, de recourir à la grève.
Or, l’UQAM vient d’obtenir une nouvelle ordonnance de la Cour supérieure du Québec prolongeant l’injonction provisoire obtenue la semaine dernière. Cette nouvelle ordonnance, tout en paraissant légèrement moins lourde que la première, demeure totalement inacceptable.
La Fédération des professionnèles (FP-CSN), la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) et le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN) considèrent que de recourir à une injonction était un geste inapproprié, qui constitue une négation de la liberté d’association et du droit démocratique des étudiantes et des étudiants de défendre et d’exprimer leurs convictions sur la place publique. « Nous nous inquiétons de voir les pouvoirs publics multiplier les mesures répressives visant à mettre un terme à toute expression de contestation, comme l’a aussi fait le gouvernement Charest en 2005 avec le secteur public en adoptant la Loi 43 sous le bâillon», ont indiqué Michel Tremblay, président de la FP-CSN, Ronald Cameron, président de la FNEEQ-CSN et Gaétan Châteauneuf, président du CCMM.
La situation à l’UQAM est déjà passablement critique et déployer de tels gestes répressifs n’aidera en rien la situation. «Nous dénonçons la position de l’administration de l’UQAM et nous lui demandons de revenir à une attitude d’ouverture avec les étudiantes et les étudiants en grève afin de résoudre la crise et de rétablir le dialogue avec l’ensemble des membres de sa communauté», concluent les trois présidents.
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