La coalition «  Pour une intégration réussie » qui voit le jour aujourd’hui vise à sensibiliser la population aux problèmes liés à l’intégration, telle qu’elle se pratique actuellement, des élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA), et à interpeller le gouvernement pour qu’il respecte ses engagements et apporte les correctifs à une situation devenue inacceptable. La coalition s’appuie sur une déclaration de principes énonçant, entre autres, que la responsabilité d’accueillir les élèves incombe à l’école, et non pas nécessairement à la classe ordinaire et que la décision d’inclure un élève à la classe ordinaire doit prendre en compte le meilleur intérêt de l’élève, mais aussi l’impact de sa présence sur la réussite des autres élèves.

Membres à l’origine de la coalition «Pour une intégration réussie»
Parmi les membres à l’origine de cette coalition, on retrouve l’Association des pédiatres du Québec,la Fédération autonome de l’enseignement, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), M. Gérald Boutin, professeur au Département d’éducation et formation spécialisées de l’UQÀM. Mme Marjorie Lévesque, mère de deux enfants présentant des difficultés d’apprentissage a tenu à être présente également au lancement de cette coalition «Pour une intégration réussie» car pour elle, «de l’aide par des spécialistes, ça n’existe plus et c’est inacceptable. Ces enfants devraient avoir droit à des services de dépistage précoce, des évaluations qui respectent un temps d’attente raisonnable, mais surtout, des services d’aide qui les motivent, leur redonnent confiance en eux et les aident à se créer une bonne estime de soi.»

L’Association des pédiatres du Québec, un organisme sans but lucratif voué à la promotion et à la défense de la pratique d’une médecine pédiatrique québécoise de la plus haute qualité, compte près de 600 membres. Cette association a toujours été préoccupée au premier chef par la défense des droits et des besoins des enfants du Québec, qui forment sa clientèle et constituent sa préoccupation majeure. La présidente de l’Association des pédiatres du Québec, la docteure Pascale Hamel, précise que «le pédiatre est souvent le premier intervenant à établir un diagnostic de troubles de développement ou de troubles de langage, et ce, souvent dès un très bas âge. Cependant, par la suite, faute de disponibilité, les services étant débordés tant au public qu’au privé, il y a plusieurs mois d’attente, voire une année même, avant que ces enfants puissent avoir accès à un traitement, ce qui fait en sorte que plusieurs n’ont toujours pas eu de traitements avant la rentrée scolaire! C’est pourquoi l’Association des pédiatres du Québec demande au gouvernement un investissement financier substantiel afin d’augmenter les services au préscolaire et au scolaire dans le traitement des enfants avec troubles de développement, de langage et scolaires afin d’assurer à tous les enfants du Québec les meilleurs soins possibles. Il en va de la santé de notre futur!»

La Fédération autonome de l’enseignement (FAE), qui représente quelque 32 000 membres soit le tiers du personnel enseignant au Québec du préscolaire, du primaire, du secondaire, du milieu carcéral, de la formation professionnelle et de l’éducation des adultes n’hésite pas à affirmer que ce dossier est prioritaire. Son président, Pierre St-Germain, lance un cri du cœur. «Ce dossier touche la mission même de l’École Publique et témoigne de la priorité que représente l’éducation pour la société. Il faut des ressources additionnelles pour répondre aux besoins de tous les élèves et pour soutenir efficacement les profs. Depuis une décennie, avec sa politique de l’adaptation scolaire, le gouvernement a donné priorité à la socialisation au détriment de la mission d’instruire. Cette façon de faire a compromis la réussite d’un grand nombre d’élèves et ajouté un énorme fardeau sur la tâche des enseignantes et des enseignants. L’intégration ne peut continuer comme elle se pratique actuellement. Elle ne peut surtout pas reposer sur les seules épaules des profs. L’inclusion en classe ordinaire ne doit pas être un dogme.»

Pour sa part, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) qui représente près de 27 000 membres constate une hausse fulgurante du nombre d’étudiantes et d’étudiants du collégial éprouvant des troubles d’apprentissage, de déficit d’attention ou de santé mentale. Cette réalité touche de plus en plus les enseignantes et les enseignants qu’elle représente. «Nous voulons joindre notre voix à d’autres acteurs préoccupés par cette question pour réclamer la révision du modèle actuel d’intégration des élèves en difficulté, et ce, pour le bien de tous ceux qui fréquentent nos écoles et nos cégeps», a déclaré son président, Jean Trudelle.

Pour Gérald Boutin, professeur titulaire au Département d’éducation et de formation spécialisées de l’Université du Québec à Montréal, le débat concernant les modalités d’intégration des élèves HDAA dans le système éducatif a pris une tournure qui risque de nuire à la mission de l’école.

«La volonté d’imposer aux enseignants des classes ordinaires le fardeau de l’inclusion de tous les élèves en difficulté se révèle contreproductive. Effectivement, les élèves en grande difficulté d’apprentissage ou de comportement requièrent une aide, un soutien, que l’enseignant de telles classes n’est pas en mesure de leur accorder, du fait notamment de sa formation. On ne peut pas lui demander, en plus d’être enseignant, de jouer le rôle d’orthopédagogue, de psychologue ou de travailleur social», a précisé M. Boutin.

La coalition «Pour une intégration réussie» invite tous les organismes et toutes les personnes qui croient primordial de mettre en œuvre les conditions inhérentes à la réussite éducative de tous les élèves à joindre ses rangs en adhérant en ligne sur son site à l’adresse suivante www.pouruneintegrationreussie.org http://www.pouruneintegrationreussie.org/ .

Renseignements:

Mme May Dagher
Directrice – Administration
Association des pédiatres du Québec
514 350-5127

M. Armand Dubois
Conseiller aux communications
Fédération autonome de l’enseignement (FAE)
514 666-7763, poste 296
514 910-1754 – cellulaire

Mme France Désaulniers
Conseillère aux communications
Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN)
514 219-2947

M. Gérald Boutin
Professeur titulaire
Département d’éducation et de formation spécialisées – Université du Québec à Montréal
514 987-3000 poste 3853