Au cégep de l’Outaouais, rien de moins qu’un événement historique
Au cégep de l’Outaouais, l’opération CA, menée le 8 avril dernier, a été rien de moins qu’un événement historique. Lorsque le syndicat a approché la directrice du collège, madame Marielle Poirier, dans la foulée de la rencontre des 59, elle a souscrit avec enthousiasme au projet, insistant même pour reprendre la proposition à son compte. Elle a poussé l’audace jusqu’à modifier le libellé original pour qu’il reflète en toutes lettres l’alourdissement de la tâche enseignante depuis l’avènement de l’approche programme et de l’approche par compétences en 1994. Après une présentation du Portrait de la profession enseignante de la part de la partie syndicale, le président du CA, monsieur Pierre Plangger — un ancien étudiant — a renchéri en invitant tous les membres présents à donner leur appui à la résolution qui demandait des suites au travail du comité paritaire. Ce qui fut fait: adoption à l’unanimité des voix!
L’exécutif du SEECO n’était pas au bout de ses surprises. madame Poirier a elle-même clos l’opération par une déclaration absolument révolutionnaire de la part d’un DG de cégep:
Nous sommes coupables, au Québec, de n’avoir pas su valoriser le travail de nos enseignantes et de nos enseignants, a-t-elle affirmé. À côté, en Ontario, à la Cité collégiale ouau Collège Algonquin, un enseignant détenteur d’un DEC peut gagner 88 000$ après trois ans. Au Québec, un enseignant de collégial plafonne à 69 000$, à condition d’avoir un doctorat et quinze années d’expérience! Dans un contexte où le besoin d’une relève de qualité se fait sentir de façon de plus en plus pressante, il est urgent de valoriser la profession enseignante au collégial, tant par une injection de ressources que par un rattrapage salarial.
Vous voulez troquer votre DG pour la nôtre? Jamais de la vie, on la garde!
Carole Connely, présidente du syndicat