Présentant aujourd’hui devant les membres de la Commission de l’éducation ses commentaires eu égard à la fluctuation des effectifs étudiants dans le secteur de l’éducation supérieur au Québec, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ), affiliée à la CSN, soutient qu’il appartient à l’État d’assurer le financement nécessaire au bon fonctionnement des établissements d’enseignement collégial et universitaire.
Lorsque le ministre Simard avait annoncé en avril dernier les mesures contenues dans le rapport du Comité mixte sur la baisse de l’effectif scolaire dans le réseau collégial public, la FNEEQ avait souligné que ces mesures constituaient un pas dans la bonne direction, mais ne solutionnaient pas tous les problèmes. Force est de constater aujourd’hui que ces mesures sont trop contraignantes pour les cégeps de régions. De plus, les sommes promises n’ont pas été versées aux établissements.
La population des régions doit pouvoir compter sur un vaste choix de formation en enseignement supérieur. La FNEEQ ne met pas en doute une réalité certaine. Il est vrai que nous faisons face à un phénomène d’exode des jeunes et que nous devons gérer une décroissance dans le nombre d’inscriptions dans les établissements post-secondaires. Il est donc primordial que des mesures concrètes viennent contrer cette tendance, puisque de toutes façons, cette décroissance est temporaire et une nouvelle hausse des inscriptions est à prévoir en 2010.
En bref, une région déjà aux prises avec des difficultés économiques et qui voit l’offre de services éducatifs réduite aura encore plus de difficultés à mobiliser ses forces vives pour relancer son économie indique Pierre Patry, président de la fédération.
Un financement inadéquat Nous croyons que les sommes consenties aux ressources enseignantes dans des programmes ayant peu d’inscriptions devraient faire l’objet de la création d’une nouvelle enveloppe budgétaire, ajoutée à celles déjà prévues aux budgets du réseau collégial. En outre, les règles de financement des cégeps ont des effets néfastes, particulièrement pour les petits collèges des régions, puisque ces règles ne tiennent pas compte des particularités inhérentes aux besoins spécifiques des étudiantes et des étudiants.
Quant aux établissements universitaires des régions, ils constituent sans aucun doute un service public dont les bienfaits sont visibles tant par les retombées culturelles, sociales qu’économiques engendrées. Pourtant, leur avenir demuere fragile et leur situation incertaine. Les établissements se sentent coincés dans leur planification budgétaire et par les contrats de performance imposés par la ministère de l’Éducation.
Le rôle prépondérant des collèges et universités en région n’est plus à démontrer. Le rôle de l’État en est un de péréquation équitable et de redistribution. Il doit rester le maître d’œuvre des orientations en éducation.
«Il nous apparaît également que la question d’un meilleur encadrement pour les étudiantes et étudiants s’avère décisive dans toute stratégie de lutte efficace pour maintenir et accroître les effectifs actuels. En ce sens, une meilleure intégration des chargé-es de cours, qui dispensent rappelons-le plus de 50 pour cent des cours de premier cycle universitaire et la quasi totalité des cours à l’éducation des adultes dans les cégeps s’avère fondamentale pour relever ce défi» conclut Pierre Patry.
L’éducation est un bien public et une richesse collective incomparable.La FNEEQ-CSN est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec, regroupant plus de 14 000 enseignantes et enseignants de 35 cégeps, soit les deux tiers des profs de cégeps et 8000 chargé-es de cours d’universités.
Pour renseignements:
France Désaulniers
conseillère aux communications, FNEEQ-CSN
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