Les effets néfastes du désinvestissement du gouvernement du Québec dans l’enseignement, la recherche et la création dans les universités se traduisent par une dégradation marquée des conditions d’études et de travail, la diminution de l’offre de cours, l’augmentation du nombre d’étudiantes et d’étudiants par classe, l’attrition des ressources d’encadrement et des services aux étudiantes, étudiants, la baisse des bourses de soutien et la réduction des budgets alloués aux bibliothèques.
La dégradation des conditions d’études s’accompagne d’une détérioration des conditions de travail pour toutes les salariées, tous les salariés, notamment le moratoire sur les embauches, le non remplacement des départs à la retraite, les coupures de postes, le gel des salaires et l’imposition arbitraire d’un droit de gérance, toutes des approches en contradiction avec la collégialité universitaire qui associe étroitement la communauté à la gestion de nos institutions.
En imposant des compressions budgétaires colossales, le gouvernement du Québec favorise une transformation du mode de gouvernance universitaire vers un modèle de plus en plus centralisé et bureaucratique. Il y a aujourd’hui deux fois plus de hauts dirigeants dans les universités québécoises qu’il y a dix ans. Cette forte hausse s’accompagne d’un mode de gestion calqué sur celui des entreprises privées avec, dans la foulée, une détérioration des relations et du climat de travail.
La défense des missions universitaires doit primer sur les éléments circonstanciels ou financiers. Les modes de gestion des universités doivent être conformes au caractère de l’université comme service public. Il faut préserver la collégialité, la liberté académique et la liberté de recherche et de création, l’indépendance de l’esprit, l’accessibilité aux études, la qualité des services universitaires ainsi que la proximité avec les besoins en enseignement, en recherche et en création.
Privés des ressources indispensables, les établissements universitaires voient leur capacité à remplir leurs missions profondément mise en péril. L’excellence et la viabilité de l’enseignement universitaire, de la recherche et de la création sont en jeu.
Nous, chargées et chargés de cours du Québec, nous nous portons à la défense de l’université:
- Nous nous opposons à toute nouvelle compression dans les universités québécoises;
- Nous réclamons le rétablissement des sommes amputées aux budgets des universités depuis 2010;
- Nous demandons aux gouvernements du Québec et du Canada de donner suite à leurs promesses de réinvestissement dans le réseau universitaire;
- Nous dénonçons les démarches de transformation des universités selon le modèle et les orientations managériales des entreprises privées;
- Nous demandons la tenue d’une Commission parlementaire sur l’avenir et les orientations de nos universités;
- Nous réclamons que le gouvernement démontre par ses choix budgétaires que l’éducation est véritablement une priorité nationale.
Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscaminque (SCCCUQAT)
Syndicat des chargé-es de cours de l’École de technologie supérieure – CSN (Service des enseignements généraux)
Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université du Québec à Chicoutimi (SCCCUQAC)
Syndicat des chargé-es de cours de l’éducation aux adultes de l’Université Concordia
Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval (SCCCUL)
Syndicat de chargé(e)s de cours et instruteurs(trices) de McGill (SCCIM-MCLIU)
Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université de Montréal (SCCCUM)
Syndicat des chargées et chargés de cours à l’Université du Québec en Outaouais (SCCC-UQO)
Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université du Québec à Montréal (SCCUQ)
Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université du Québec à Rimouski (SCCCUQAR)
Syndicat des tuteurs et des tutrices de la Télé-université Montréal – Québec