Le Cocal VIII, qui se tenait à San Diego du 8 au 10 août dernier, avait comme objectif de dresser l’état de la situation des enseignantes et des enseignants à statut précaire en Amérique du Nord et d’échanger sur des avenues de solution pour l’amélioration de leurs conditions d’exercice. Rappelons que cette coalition tient un forum bisannuel réunissant des représentants du Québec, du Canada, des États-Unis et du Mexique. Cette année, y participaient également des collègues de l’Irlande et de l’Afrique du Sud. La délégation formée de représentants de la FNEEQ et de syndicats affiliés a encore une fois participé activement aux débats et expliqué en quoi le modèle québécois a permis des avancées notables.
Marie Blais, vice-présidente de la FNEEQ, a d’abord présenté l’état de la profession au Québec lors de la plénière d’ouverture. Elle y a fait un survol des conditions de travail permettant l’expression de la liberté académique. Par la suite, lors des ateliers, les autres délégués ont expliqué plus en détail les façons de faire et les luttes syndicales qui ont mené aux conditions actuelles.
Laval Rioux, vice-président du SCCCUM, a démontré comment les syndicats ont pu utiliser la Charte des droits et libertés de la personne du Québec pour introduire dans leur convention collective les protections sur la liberté académique et la non-discrimination, protections qui font cruellement défaut chez plusieurs de nos collègues. Nicole Blouin, vice-présidente du SCCCUL, a quant à elle utilisé l’exemple du dernier conflit des chargées et chargés de cours de l’Université Laval pour démontrer l’importance de la communication et du lien avec les médias pendant que Richard Hink, président du Syndicat des teaching assistants (TA) de l’Université McGill, expliquait à un public très attentif la grève des TA et ses implications. Claire Tremblay, déléguée à la coordination du Regroupement université, a pour sa part tenté de déboulonner le mythe qui perdure autour du lien entre la qualité de la formation et le statut d’emploi. Finalement, Francis Lagacé, président du SCCCUM, et Louis-Charles Sirois, président du SCCC-UQO, ont respectivement entretenu les délégués sur un «Conte d’une situation de précaires très instables vers un peu plus de stabilité» et sur l’expérience de coalition intersyndicale, notamment avec les professeurs réguliers.
Le Cocal VIII s’est conclu sur l’adoption d’une proposition générale déclarant que ce ne sont pas les enseignants à statut précaire mais plutôt leurs conditions de travail qui peuvent engendrer des problèmes concernant notamment la liberté académique et la qualité de l’enseignement. En outre, une proposition portant spécifiquement sur une campagne d’appui aux TA de l’Université McGill a également été adoptée. Les délégués se sont notamment engagés à faire connaître la situation à l’Université McGill et la façon dont l’administration traite ses étudiants.