Le lundi 22 novembre, dans le cadre de la Journée nationale des chargées et chargés de cours, toutes et tous sont invités à l’important Forum sur les enseignantes et enseignants universitaires contractuels abordant l’enjeu de leur avenir au sein de l’écosystème universitaire. Qu’est-ce qui caractérise les chargées et chargés de cours aujourd’hui ? Quels sont leurs défis actuels et à venir ? Quelle place sera la leur dans l’université du futur ?
La discussion est organisée par la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) en collaboration avec le Conseil provincial du secteur universitaire (CPSU–FTQ) et la Fédération de la recherche et de l’enseignement universitaire du Québec (FREUQ–CSQ). La ministre de l’Enseignement supérieur du Québec, Danielle McCann, la présidente du Conseil supérieur de l’éducation, Maryse Lassonde, le président du Bureau de coopération interuniversitaire, Pierre Cossette, ainsi que Rémi Quirion, scientifique en chef du Québec, figurent à la liste des personnes participant à cet événement inédit pour l’avenir de l’université québécoise. Pour Christine Gauthier, vice-présidente de la FNEEQ-CSN, « ce forum sur les enseignantes et les enseignants contractuels est nécessaire pour souligner l’importante contribution des personnes chargées de cours et réfléchir plus sérieusement à leur engagement à plus long terme dans les universités du Québec ».
Statut précaire et liberté académique
Depuis plusieurs mois, l’actualité braque les projecteurs sur les incidents où la liberté académique est questionnée ou mise à mal. Ce sont souvent des chargé-es de cours qui se retrouvent au cœur de la tempête médiatique, à l’évidence mal protégés en raison de leur statut précaire. En effet, au Québec, entre 30 % et 60 % des cours d’enseignement universitaire de premier cycle sont offerts par des personnes qui sont privées des principaux cadres favorisant l’exercice de la liberté académique. Des travailleuses et des travailleurs dont le contrat est soumis à un certain ballotage d’une session à l’autre sont plus susceptibles de s’imposer une forme d’autocensure, comme plusieurs l’ont admis dans un sondage mené par la Commission scientifique et technique indépendante sur la reconnaissance de la liberté académique dans le milieu universitaire, présidée par Alexandre Cloutier et dont les recommandations sont attendues en décembre.
Des améliorations substantielles au statut des chargé-es de cours doivent rapidement être négociées entre les syndicats et les directions d’établissement afin de stopper les impacts de la précarité sur la liberté académique. Pour Carole Neill, présidente du CPSU-FTQ, « s’interroger sur l’avenir des universités québécoises est fondamental, mais cela implique forcément de s’interroger sur la place que doivent occuper les personnes enseignantes contractuelles dans le développement des universités au Québec ».
L’inaccessibilité des fonds de recherche
Malgré leur grande expertise, leur expérience terrain et, pour plusieurs, des études doctorales, les chargé-es de cours universitaires n’ont pas accès aux fonds de recherche des organismes subventionnaires québécois. Pour participer aux travaux qui repoussent les limites de la connaissance, ils doivent nécessairement s’associer à des professeurs. Cela prive la communauté scientifique et tout le Québec d’un regard précieux et différent en matière de recherche, sans compter les nombreux champs d’études qui demeurent inexplorés faute de chercheuses et de chercheurs. En ce sens, non seulement faut-il accroître le financement public, mais il faut aussi le rendre accessible aux chargé-es de cours de toutes les régions du Québec.
Cette reconnaissance doit permettre l’octroi du statut de chercheur principal aux personnes chargées de cours qualifiées par les organismes subventionnaires du Québec et du Canada. Ces derniers devraient aussi créer des fonds dédiés aux personnes chargées de cours qui détiennent des qualifications en recherche et leur réserver un siège sur leur conseil d’administration.
« Depuis la Révolution tranquille et en s’imposant comme le fer de lance de notre émancipation collective, l’université québécoise s’est développée à un rythme effréné. C’est encore plus vrai depuis une vingtaine d’années. À cet égard, il devient nécessaire de reconnaître et valoriser la place que le personnel chargé de cours joue au sein de nos institutions universitaires, maintenant et pour demain », ajoute Vincent Beaucher, président de la FREUQ-CSQ.
Il est urgent de mettre un terme aux entraves à la reconnaissance du travail de recherche des personnes chargées de cours et à la reconnaissance de leur contribution au rayonnement des universités québécoises.
POUR PARTICIPER AU FORUM DÈS 8h30 LE 22 NOVEMBRE: https://bit.ly/31r7Z2z