La FĂ©dĂ©ration nationale des enseignantes et des enseignants du QuĂ©bec (FNEEQ-CSN) accueille favorablement l’avis intitulĂ© Les rĂ©ussites, les enjeux et les dĂ©fis en matière de formation universitaire au QuĂ©bec, rĂ©alisĂ© par la Commission de l’enseignement et de la recherche universitaire (CERU) pour le Conseil supĂ©rieur de l’éducation (CSÉ). L’avis invite l’ensemble des acteurs du milieu universitaire Ă analyser et Ă revoir les mĂ©canismes favorisant, entre autres, l’accessibilitĂ© aux Ă©tudes universiÂtaires, la qualitĂ© et l’adĂ©quaÂtion des forÂmaÂtions et des programmes d’études, ainsi que le lien avec le marchĂ© de l’emploi, et ce, dans le respect de la protection de la mission des universitĂ©s, au bĂ©nĂ©fice des Ă©tudiantes et des Ă©tudiants et de la population quĂ©bĂ©coise.
Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ-CSN, retient l’importance d’une éducation supérieure accessible pour tous, principe démocratique que le Printemps érable de 2012 aura grandement contribué à inscrire dans le paysage québécois. Selon elle, il ressort cependant de la lecture de l’avis que beaucoup de travail reste encore à faire pour éliminer les iniquités en matière d’accès aux études universitaires.
Par ailleurs, bien que la FĂ©dĂ©ration soit d’accord qu’il faille Ă©tudier le dĂ©veloppement des activitĂ©s de formation universitaire sur l’ensemble du territoire du QuĂ©bec, y compris la formation Ă distance, afin de rĂ©concilier l’accessibilitĂ©, la qualitĂ© et le bon usage des ressources, elle s’inquiète des risques inhĂ©rents au dĂ©veloppement dĂ©sordonnĂ© de l’offre de cours et dĂ©sire ĂŞtre consultĂ©e. « La notion de bon usage des ressources laisse craindre une vision de la formation Ă distance comme outil d’uniformisation de certaines formations Ă l’échelle du territoire quĂ©bĂ©cois dans une logique purement pĂ©cuniaire. Nous sommes d’avis que le dĂ©veloppeÂment de la formation Ă distance comme outil d’accessibilitĂ© aux Ă©tudes universitaires est incontournable et essenÂtiel, mais qu’il ne doit en aucun temps se faire au dĂ©triment de l’enseigneÂment en prĂ©sentiel », souligne Caroline Quesnel.
Sur l’encadrement de la formation universitaire
Richard Bousquet, vice-prĂ©sident et responsable du regroupement universitĂ© de la FNEEQ-CSN, ne voit pas d’un bon Ĺ“il l’implication d’une instance indĂ©pendante d’évaluation de la formation universitaire  qui Ă©valuerait les programmes de formation. Il rappelle que la crĂ©ation d’un Conseil des universitĂ©s – auquel seraient appelĂ©s Ă siĂ©ger des charÂgĂ©es et chargĂ©s de cours – reprĂ©sente l’avenue la plus fiable pour Ă©valuer les programmes d’études universiÂtaires.
« Nous sommes en dĂ©saccord avec la recommandation de la Commission qui accorderait le rĂ´le d’arbitre Ă l’Office des professions du QuĂ©bec en cas de litige entre un ordre professionnel et une universitĂ© sur les contenus et conditions de prestation d’un proÂgramÂme d’études. Cela irait Ă l’enÂcontre des principes d’autonomie de gestion et de libertĂ© acadĂ©mique des universitĂ©s », prĂ©cise-t-il.
Richard Bousquet rappelle finalement au ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supĂ©rieur ainsi qu’aux directions des universitĂ©s quĂ©bĂ©coises que les chargĂ©es et chargĂ©s de cours sont des membres Ă part entière de la communautĂ© universitaire ainsi que des acteurs essentiels du milieu. « Leur apport substanÂtiel Ă la formation des Ă©tudiantes et des Ă©tudiants ainsi que leur expertise disciplinaire en font des intervenantes et des intervenants incontournables pour participer aux consultations, analyses et groupes de travail dont l’avis recommande la tenue ou la crĂ©ation », conclut-il.