C’est à compter d’aujourd’hui que le site d’enseignement expérimental de Lac Mégantic est maintenant reconnu Centre d’études collégiales, tel que l’avais indiqué madame Michèle Courchesne, ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, à la direction du Cégep Beauce-Appalaches dans une correspondance transmise au début de l’hiver. Pour que cette reconnaissance devienne officielle, il était nécessaire que le Comité patronal de négociations des collèges (CPNC) et la FNEEQ s’entendent aussi sur les conditions de travail des enseignantes et des enseignants. Une telle entente est intervenue le 29 mai dernier et permet non seulement d’établir les modalités d’accès aux postes et aux charges sur le site d’enseignement mais confirme rétroactivement le statut des enseignantes et des enseignants au sein de l’établissement. Une histoire qui remonte presque à 10 ans.
En effet, un site expérimental d’enseignement s’est constitué à Lac Mégantic durant les années 90 pour répondre à la demande croissance d’enseignement collégial dans cette région. Avec l’appui de la FNEEQ, le Syndicat du personnel enseignant du Cégep Beauce-Appalaches a obtenu au début des années 2000 que les enseignantes et les enseignants à Lac Mégantic soient rémunérés de la même manière que les autres profs du réseau des cégeps. C’est alors que la FNEEQ a signé une première lettre d’entente pour préciser les conditions particulières de travail plus spécifiquement au plan de la sécurité d’emploi. Cette première entente tenait compte du fait qu’une nouvelle cohorte n’était pas admise toutes les années dans un programme d’études et du caractère expérimental du site d’enseignement.
En 2007, le regroupement cégep de la FNEEQ, avec l’appui du syndicat local, a refusé de signer la reconduction de la lettre d’entente pour une nouvelle période d’expérimentation, forçant ainsi le ministère à prendre une décision quant à l’avenir du centre. En effet, depuis quelques années, le seuil critique de 150 étudiantes et étudiants était atteint, ce qui devait entraîner la confirmation de la pérennité du site. Or, le ministère de l’Éducation ne voulait pas s’y engager. L’intérêt politique de confirmer la pérennité du site d’enseignement mais aussi la volonté du syndicat local et du regroupement cégep de trouver une solution viable à long terme pour le site d’enseignement a permis de conclure les discussions engagées depuis près d’un an.
Cette entente est donc le résultat d’une résistance concertée du Syndicat du personnel enseignant du Cégep Beauce-Appalaches et du regroupement cégep de la FNEEQ. Elle offre non seulement aux enseignantes et aux enseignants l’accès aux dispositions de la convention collective mais leur permet aussi d’obtenir une pleine reconnaissance du statut d’enseignant du secteur régulier dans les régions où des centres d’études collégiales existent.