Les étudiantes et les étudiants ayant des besoins particuliers sont en hausse dans le réseau collégial depuis les dernières années. Les données les plus récentes nous apprennent que, entre 2005 et 2009, leur nombre est passé de 1 260 à 4 709, représentant ainsi une augmentation de 280 %.
Une étude publiée par le gouvernement du Québec tend d’ailleurs à reconnaître que le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) ne considère pas l’ampleur et la complexité du phénomène des EBP dans les collèges et, par le fait même, accorde un financement qui est loin de répondre aux besoins de cette population étudiante.
Un financement nettement insuffisant
Le MELS ne prévoit concéder, pour l’année 2011-2012, qu’une somme de 4 millions de dollars pour permettre à l’ensemble des cégeps de répondre aux besoins des EBP. La Fédération des cégeps estime plutôt à 13 millions de dollars le montant nécessaire à cette fin. C’est dire le peu d’importance que le MELS accorde à la réussite des EBP. En effet, sans financement adéquat, comment les collèges et les intervenantes et les intervenants de la communauté collégiale peuvent-ils outiller les EBP et leur permettre d’accéder à la réussite? Cette situation est d’autant plus scandaleuse lorsque l’on sait que ces étudiantes et ces étudiants réussissent tout aussi bien que l’ensemble de la population étudiante lorsqu’ils ont les outils nécessaires. Finalement, en ces temps de compressions, nous veillerons à ce que les sommes allouées, bien qu’insuffisantes, soient dépensées correctement.
En accordant si peu d’importance au financement des services adaptés des collèges, le MELS ne peut prétendre faire tout en son pouvoir pour intégrer les EBP dans le réseau collégial. Selon nous, la volonté gouvernementale de sabrer les dépenses n’est pas une raison suffisante pour mettre des bâtons dans les roues d’une partie de plus en plus considérable de la population étudiante des collèges.
En analysant le projet de répartition des allocations du MELS pour les services adaptés (inscrit dans l’annexe budgétaire S024), on ne peut faire autrement que de conclure que le financement actuel des services adaptés ne tient pas compte des besoins réels des collèges. En effet, le MELS établit ses allocations en fonction des effectifs totaux d’il y a deux ans, incluant tous les étudiantes et les étudiants, ayant ou non des besoins particuliers.
Cette méthode entraîne deux conséquences fâcheuses pour les EBP. D’abord, ce projet de répartition des allocations ne tient pas compte des effectifs d’EBP réels de chacun des collèges, mais seulement de la fréquentation étudiante totale de chaque collège. Ensuite, en regard du rythme de croissance annuelle du nombre d’étudiantes et d’étudiants avec des besoins particuliers, il y a lieu de s’inquiéter de cette méthode de calcul qui ne tient pas compte de la réalité. De plus, on ne considère pas les étudiants de la Formation continue.
Pour un réseau collégial financé à sa juste valeur
On ne peut faire abstraction, dans ce dossier, des compressions budgétaires qui s’accumulent dans le réseau collégial. Il est clair pour nous que le financement inadéquat des services adaptés se lie parfaitement à une tendance forte à diminuer le financement du réseau collégial. La question du financement des services adaptés est un excellent exemple des impacts que des compressions et un financement inadéquat peuvent avoir sur les services offerts aux étudiantes et aux étudiants.
Depuis l’annonce des premières compressions, nous avons été au-devant de la scène pour protester contre le discours gouvernemental qui prétend que des compressions budgétaires répétées n’ont pas d’impact sur les services à la population étudiante. Avec un financement des services adaptés aussi mince, nous avons maintenant la preuve que nos inquiétudes étaient fondées.
Depuis son implantation en 1968, le réseau collégial a toujours favorisé l’accessibilité à l’enseignement supérieur pour le plus grand nombre d’étudiantes et d’étudiants. Avec l’augmentation des EBP dans les collèges, le réseau collégial doit faire tout en son pouvoir pour intégrer cette population étudiante. Et cela passe par un financement accru.
La Coalition-Cégeps regroupe les étudiantes et les étudiants, le personnel enseignant et le personnel de soutien et le personnel professionnel des cégeps.
Les organisations étudiantes:
- la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ)
- l’Association syndicale pour une solidarité étudiante (ASSE)
Les organisations syndicales du personnel de soutien:
- la Fédération des employées et employés des services publics (FEESP-CSN)
- la Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur (FPSES-CSQ)
- Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ)
Les organisations syndicales du personnel professionnel:
- la Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ)
- le Syndicat des professionnelles et des professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ)
Les organisations syndicales du personnel enseignant:
- la Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CSQ)
- la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN)
- le Syndicat des professeurs de l’État du Québec (SPEQ)
Pour voir ce communiqué en format HTML, prière d’utiliser l’adresse suivante :
http://www.cnw.ca/fr/releases/archive/December2011/15/c7055.html
Renseignements:
Marjolaine Perreault, FEC-CSQ, FPSES-CSQ et FPPC-CSQ, 514 235-5082
Charlotte Watson, FECQ, 514 554-0576
Gabriel Nadeau-Dubois, ASSÉ, 514 835-2444
Ginette Bussières, SCFP-FTQ, 514 919-5884
Michel Monette, SPGQ, 514 849-1103
France Désaulniers, FEESP (CSN) et FNEEQ (CSN), 514 219-2947
Claude Tanguay, SPEQ, 514 525-7979
Source: Coalition-Cégeps
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