Le Forum sur les enseignantes et les enseignants universitaires contractuels organisé par la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) a conclu ses travaux hier en soulignant la 14e Journée nationale des chargées et chargés de cours.
Pendant deux jours, quelque 200 personnes ont mené des discussions entourant le phénomène de la contractualisation en enseignement supérieur. Venus des quatre coins du Québec, les enseignantes et les enseignants universitaires contractuels, accompagnés de leurs collègues de la communauté universitaire québécoise et canadienne (professeurs et professionnels de recherche – ACPPU, FPPU), et de partenaires du Mexique, de la Colombie-Britannique et de l’Ontario, ont contribué activement au succès de l’événement. Si le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche de la Science, le Dr Yves Bolduc, a souligné la présence essentielle des chargés de cours dans les universités, la qualité de l’enseignement et la nécessité d’investir dans les universités, Véronique de Sève, vice-présidente de la CSN responsable du dossier de l’éducation, n’a pas manqué de lui rappeler que les compressions imposées par son gouvernement détruisent les services publics que nous nous sommes donnés au fil des ans. Caroline Senneville, présidente de la FNEEQ, a quant à elle indiqué que le statut d’emploi n’a rien voir avec la qualité de l’enseignement.
Pour Sylvain Marois, vice-président de la FNEEQ responsable du regroupement université, la tenue de ce forum démontre que les enseignants universitaires contractuels sont plus que jamais décidés à faire reconnaitre leur apport à l’enseignement universitaire.
«Le personnel enseignant contractuel contribue depuis des décennies à la qualité de l’enseignement dans les universités et il ne s’agit pas d’un épiphénomène», a-t-il déclaré. «Les chargées et chargés de cours ont contribué de façon indéniable à l’accessibilité et à la démocratisation de l’enseignement supérieur», a-t-il poursuivi.
Alors que Vincent de Gaulejac, professeur et sociologue français, a dénoncé la course à la performance et l’idéologie manégériale qui conduisent nécessairement à l’échec en conférence d’ouverture, Marie-Pierre Boucher, chargée de cours et chercheure, a illustré de façon remarquable la croissance du phénomène de la contractualisation dans les universités, faisant ressortir le fait que les chargées et chargés de cours absorbent à même leurs conditions de vie et de travail les chocs de la transformation des universités.
Lors des ateliers, les participantes et les participants ont approfondi leurs réflexions au sujet de la formation à distance, de la précarité et de l’intégration, de la propriété intellectuelle, de la qualité de l’enseignement, du travail en coalition avec la communauté universitaire et des questions reliées à la recherche, à la création et aux services à la collectivité.
«Ce forum, premier du genre, a permis de resserrer les liens et de contribuer au sentiment de valorisation du travail que les enseignantes et les enseignants universitaires contractuels accomplissent tous les jours. Les chargées et chargés de cours ne sont pas seuls. Ensemble, ils constituent une force avec laquelle il faut composer», conclut la présidente de la FNEEQ, Mme Caroline Senneville.
Profil de la FNEEQ
La FNEEQ-CSN regroupe quelque 33 000 membres, dans les cégeps, les établissements privés et les universités, notamment 10 syndicats de chargées et chargés de cours, le Syndicat des tutrices et des tuteurs de la Télé-Université, l’Association des étudiants salariés diplômés de l’Université McGill et les chargées et chargés d’enseignement de l’ÉTS. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec.
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