Le rapport Demers sur l’offre de formation collégiale rendu public aujourd’hui à Trois-Rivières laisse planer des inquiétudes et des doutes quant aux véritables intentions du gouvernement.
Ainsi, trois sujets, qui sont énoncés à la toute fin du rapport, nous questionnent fortement puisqu’ils n’ont pas été l’objet de consultation. «Le rapport Demers indique en effet qu’il faut revoir la formation générale, réviser l’épreuve uniforme en langue d’enseignement et accroître les responsabilités des établissements en matière de programmes d’étude. Quel est le but d’ajouter de telles réflexions à un chantier déjà bien défini?», signale Véronique de Sève, vice-présidente de la CSN responsable du dossier de l’éducation au sein de la confédération.
De son côté, la vice-présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ) responsable du regroupement cégep, Nicole Lefebvre, estime que la voie que favorise le rapport Demers en ce qui a trait à la valorisation des programmes techniques est fort problématique. «L’introduction de tant de souplesse et de voies de sortie, par exemple l’obtention de DEC par cumul, en modules, l’introduction de nouveaux titres, tout cela va à l’encontre de la valorisation du diplôme collégial et d’une formation de niveau de l’enseignement supérieur», estime-t-elle.
Il importe de tenir compte des conséquences sur la vitalité des collèges, des régions, mais également des champs d’intérêt des étudiantes et des étudiants. Toutefois, la CSN s’oppose à la recommandation visant à permettre aux collèges de substituer un certain nombre de compétences institutionnelles à des compétences ministérielles. Elle réaffirme également son inquiétude face à la promotion d’une stratégie de formation à distance sans qu’un bilan national des expériences n’ait eu lieu.
À maintes occasions, nous avons déploré la structure du financement de la formation continue, notamment le fait qu’il s’agisse d’une enveloppe de financement fermée qui ne tient pas compte de la demande. «Nous saluons donc la volonté de permettre un encadrement plus approprié à la formation continue, mais il faut garantir aux enseignantes et aux enseignants de ce secteur des conditions d’exercice et d’enseignement semblables à celles du secteur régulier», indique la vice-présidente de la FNEEQ.
Peu importe le contexte de politique d’austérité du gouvernement, Guy Demers, le président du chantier, mentionne l’importance de la stabilité du financement du réseau collégial et de la nécessité que des moyens soient octroyés à la mise en place des recommandations.
«Avoir du courage et de l’audace, comme le souhaite le rapport Demers, ce serait davantage de soutenir et d’assurer la pérennité du réseau collégial, et non de le morceler», conclut Marjolaine Côté, vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP).
La CSN souhaite fortement être impliquée dans la suite des travaux et la mise en œuvre de recommandations.
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À propos de la CSN, de la FNEEQ-CSN et de la FEESP-CSN
La CSN est composée de près de 2000 syndicats et regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux. La Fédération nationale des enseignants et des enseignantes du Québec (FNEEQ-CSN) regroupe quelque 33 000 membres dans les cégeps, les établissements privés et les universités. La Fédération des employées et employés de services publics-CSN (FEESP-CSN) compte plus de 400 syndicats affiliés, représentant environ 55 000 travailleuses et travailleurs dans le domaine des services publics et parapublics.
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