Sept-Îles, le 25 avril 2006 – Accompagnée de la présidente du Conseil central Côte-Nord (CSN), Lise Robichaud, ainsi que des représentantes nationales et régionales des personnels enseignant et du personnel de soutien des cégeps du Québec et de la Côte-Nord, la vice-présidente de la CSN, Denise Boucher, a tout d’abord souligné en conférence de presse aujourd’hui, les efforts des collèges pour assurer le maintien et le développement du réseau d’enseignement collégial.
À l’événement de presse auquel ont participé M. Jean Trudelle, vice-président de la FNEEQ-CSN et M. Jean-Pierre Porlier, président du Syndicat des employé-es de soutien du Cégep de Sept-Îles FEESP-CSN, Mme Boucher a notamment donné en exemple les démarches de recrutement entreprises auprès d’étudiants étrangers. « Mais, cependant, la situation difficile de plusieurs programmes d’enseignement oblige à faire plus », a-t-elle dit en présence des représentants des syndicats des cégeps de Baie-comeau et de Sept-Îles.
La vice-présidente de la CSN invite les acteurs socio-économiques de la Côte-Nord à poursuivre leurs efforts pour que le gouvernement du Québec assure le maintien et le développement des cégeps de la région. « Pour cela, a-t-elle dit, le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) doit allouer, de façon durable, les ressources financières aux cégeps en difficulté pour qu’ils puissent offrir une formation large et diversifiée dans leur région. »
Selon la porte-parole syndicale, « en offrant une formation large et diversifiée, en stabilisant les programmes de formation et les inscriptions, ces actions contribueront à freiner l’exode des jeunes de la région. »
« La baisse des effectifs étudiants, le sous-financement et le mode de financement des cégeps compromettent l’accessibilité de la population aux études collégiales et l’existence de certains programmes », s’est inquiétée la vice-présidente de la CSN.
Commentaires du conseil central
« Dans le projet gouvernemental d’autonomie régionale et municipale déposé en février par le ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS), une des actions porte sur la relance des tables d’éducation interordres dans chaque région qui le souhaite. Pour nous, il est essentiel que des représentantes et des représentants des personnels des établissements d’enseignement participent aux travaux de ces tables », a déclaré Lise Robichaud du Conseil central Côte-Nord (CSN).
État de la situation
La baisse importante du nombre d’étudiants au cours des dernières années fait en sorte que près d’une dizaine de programmes de formation technique offerts dans les cégeps de la région sont sous le seuil de viabilité (moins de 60 étudiants) et certains se retrouvent même avec moins de 45 étudiants.
Pour le ministère, un programme est sous le seuil de viabilité lorsqu’il regroupe moins de 60 étudiantes et étudiants. Par contre, le MELS ne soutient que les programmes ayant moins de 45 étudiants en leur versant une allocation financière. Ceux dont le nombre d’étudiants se situe entre 45 et 60 étudiants n’en reçoivent aucune. De plus, les mesures d’appui aux programmes ont été allouées pour une période de cinq ans et elles viennent à échéance en 2006-2007. Pour ces programmes, le ministère a demandé aux directions des collèges concernés de réexaminer leur décision de maintenir ces programmes.
Des efforts importants ont été investis par la direction des cégeps et les personnels à des fins de promotion et de recrutement de futurs étudiants, mais le MELS est aussi interpellé par cette situation qui n’est pas propre aux collèges de la Côte-Nord. D’autres cégeps en régions éloignées se trouvent dans la même situation.
Pour la CSN, « le ministère doit absolument revoir les règles de financement des programmes sous le seuil de viabilité afin que les cégeps ayant des programmes regroupant entre 45 et 60 étudiantes et étudiants puissent bénéficier du même appui financier que celui alloué pour les programmes de 45 étudiants et moins. Le MELS doit aussi allouer un financement durable afin d’assurer la pérennité d’une offre de programme diversifiée dans les cégeps. »
« S’ils n’ont pas accès à une formation collégiale large et diversifiée, un plus grand nombre de jeunes seront obligés de quitter la région pour poursuivre leur formation dans les grands centres. Ce qui contribuera à accélérer le phénomène de leur exode », craint la vice-présidente de la CSN.
Denise Boucher a donc demandé au MELS d’aider concrètement les cégeps de la Côte-Nord en leur allouant le plus rapidement possible le financement nécessaire. « La situation sur la Côte-Nord n’est pas un cas unique. Plusieurs autres cégeps éprouvent des difficultés. La CSN mène une campagne sur cet enjeu de société à la grandeur du Québec parce que le maintien et le développement des cégeps sont une clé pour le développement régional et local. Le gouvernement doit s’engager une fois pour toutes à financer de façon durable les cégeps, une institution unique qui a permis aux Québécoises et aux Québécois d’accéder à l’enseignement supérieur », a conclu la vice-présidente de la CSN.
Composé de plus de 4 000 membres répartis dans 41 certificats d’accréditation, le secteur du personnel de soutien des cégeps (affiliés à Fédération des employées et employés de services publics-CSN) regroupe les employées et employés de soutien de 34 établissements collégiaux et 2 centres informatiques, situés dans 11 régions administratives sur les 13 que compte le Québec, ce qui représente plus de 70 % des employés de soutien du réseau collégial et qui en fait le principal interlocuteur auprès du gouvernement. Le regroupement des syndicats d’enseignants et enseignantes des cégeps est composé de 36 syndicats (affiliés à la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec-CSN) qui représente 70 % des enseignants de cégeps qui négocient une seule et même convention collective, dans le cadre des négociations du secteur public de la CSN.
Sur la Côte-Nord, les enseignants et les enseigantes ainsi que les employé-es de soutien des deux cégeps de Baie-Comeau et de Sept-Îles sont affiliés à la CSN.