Fermement décidés à obtenir des conditions de travail acceptables, les enseignantes et les enseignants du collégial participeront au cours des prochaines semaines à une vaste consultation sur les demandes qui seront portées lors de la prochaine ronde de négociation.
À la suite de la réunion du regroupement cégep de vendredi dernier, les représentantes et les représentants des 41 syndicats affiliés à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ) ont achevé le projet de cahier de demandes sectorielles sur lequel les membres des syndicats affiliés auront à se prononcer avant le 15 octobre. La FNEEQ déposera l’ensemble de ses revendications à la partie patronale à la fin du mois d’octobre.
Des enjeux ciblés
«La négociation que nous amorçons cet automne est cruciale, mentionne Jean Trudelle, président de la FNEEQ. Dans les faits, les conditions de travail actuelles nous ont été imposées, puisque c’est sous la menace d’une loi spéciale que nous nous sommes vus contraints de signer l’entente sectorielle. Cette entente forcée vient à échéance le 31 mars 2010. Nous avons élaboré des demandes ciblées en vue de proposer au gouvernement un règlement avant cette échéance. Nous visons une véritable reconnaissance de notre profession, ce qui passe par une tâche acceptable et par un meilleur salaire». À ce dernier chapitre, pour la FNEEQ, une révision de la structure de rémunération ainsi que des travaux sur la relativité salariale s’imposent.
Plusieurs autres problématiques font l’objet de revendication : la question de la précarité, par exemple, qui inclut les conditions de travail des chargéees et chargés de cours à la formation continue, ou celle de la conciliation famille-travail, qui préoccupe beaucoup de jeunes enseignantes et enseignants qui arrivent dans le réseau.
«Mais l’une des questions centrales qui nous préoccupe, en marge de la tâche et des salaires, c’est le sous-financement des programmes d’études à faible effectif, qui menace littéralement l’avenir des cégeps de régions», ajoute Jean Trudelle.
«Il est capital que nous puissions assurer le maintien, en région, d’une offre dynamique de formation. Les solutions mises en œuvre jusqu’ici ont pu boucher quelques trous, mais on est encore loin d’une approche globale et structurante, qui puisse offrir des solutions à long terme et permettre aux cégeps de région de souffler un peu et de se développer», soutient-il.
Le réseau collégial est une nécessité
Pour la FNEEQ, l’enseignement collégial reste un fleuron important du système d’éducation québécois. La tâche enseignante s’est considérablement alourdie au fil des années et il est devenu urgent de corriger la situation, de telle sorte que les cégeps puissent continuer à offrir un enseignement de qualité.
Les cégeps jouent un rôle majeur dans le développement et le dynamisme de la société. Ils sont des pôles culturels et économiques irremplaçables et une référence incontournable pour la population. Ils ont grandement contribué à hausser le taux de scolarisation, à diversifier et à multiplier les perspectives d’avenir des jeunes et des adultes, et ce, pour l’ensemble du territoire québécois. Le réseau reste garant d’un accès universel à l’enseignement supérieur partout et pour tous: son apport est unique.
La FNEEQ regroupe 41 syndicats de profs dans les cégeps répartis sur l’ensemble du territoire et représente plus des trois quarts du personnel enseignant des cégeps. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec.
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