Au cours de la campagne électorale, Jean Charest a indiqué à de multiples reprises que le secteur de l’éducation échapperait au gel des dépenses qui serait appliqué à d’autres secteurs d’activités. Malheureusement, la promesse du PLQ à l’effet de hausser le budget dévolu à l’éducation de 14,8 pour cent sur une période de six ans ne couvre ni les coûts de l’inflation ni les coûts de système. Si le PLQ va de l’avant et applique tel quel son cadre financier, cela équivaudrait à de nouvelles coupures en éducation, à de nouvelles compressions budgétaires. Cela est inacceptable. Voilà un premier message qu’a tenu à livrer Pierre Patry, président de la FNEEQ-CSN, au nouveau ministre de l’Éducation, monsieur Pierre Reid.

Rappelons que depuis le Sommet du Québec et de la Jeunesse, le secteur de l’éducation a connu un certain réinvestissement, loin cependant de compenser les compressions appliquées de 1994 à 1999. La phase de réinvestissement doit se poursuivre et nous attendons le budget que déposera le gouvernement libéral pour vérifier dans les faits si ce gouvernement alloue à la réussite éducative toute l’importance qu’elle nécessite.

Par ailleurs, nous souhaitons qu’une attention particulière soit accordée à la situation des institutions collégiales et universitaires dans les régions qui auront à composer avec de lourdes baisses d’effectifs qui pourraient mettre en péril leur mission. Il faut s’assurer qu’elles soient en mesure de continuer à favoriser l’accessibilité aux études supérieures sur l’ensemble du territoire québécois. Le rôle vital que ces institutions jouent dans le développement culturel, social et économique des régions ne se dément pas.

Les cégeps à un point tournant? Le réseau collégial demeure le parent pauvre du secteur de l’éducation et le sous-financement dont il souffre est chronique. Le programme et le cadre financier mis de l’avant par le PLQ laissent présager des jours encore plus sombres.

Pour la FNEEQ-CSN, cela constitue la poursuite de la décentralisation amorcée en 1993 par la ministre libérale de l’époque, madame Lucienne Robillard. Nous ne pouvons passer sous silence le Plan de développement des cégeps dévoilé par la Fédération des cégeps en février dernier, à l’égard duquel la FNEEQ s’était d’ailleurs montrée critique. Ce plan s’avère proche voisin de la plate-forme promue par le Parti libéral du Québec.

«Avant même d’avoir fait le bilan de la réforme implantée dans les cégeps en 1993, qui a entraîné une réorganisation du travail, une décentralisation de la gestion, une révision des programmes et de la formation générale, s’oriente-t-on vers une nouvelle réforme? La FNEEQ-CSN veillera à ce que l’intégrité du réseau collégial soit préservée» assure monsieur Patry.

Provenant du secteur de l’éducation, nous espérons que monsieur Reid saura se faire un ardent défenseur de ce secteur au sein de son gouvernement. Cela est d’autant plus important que la FNEEQ-CSN s’inquiète particulièrement des répercussions éventuelles des baisses d’impôt et de la révision du rôle de l’État sur l’éducation, a conclu Pierre Patry.

La FNEEQ-CSN est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec, regroupant plus de 8000 chargés-es de cours universitaires, 14 000 professeurs de cégeps et 1600 enseignantes et enseignants dans les établissements privés.

 

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France Désaulniers
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