SCCCUL–CSN /Assemblée syndicale du 22 novembre 2023
Photo: Pascal Ratthé
Déception et colère. Tels sont les sentiments qui animent les membres du Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval (SCCCUL–CSN) à la suite du recours à la conciliation par l’employeur. Le 28 novembre dernier, le syndicat a pourtant déposé un projet de règlement juste et raisonnable susceptible de faire débloquer les négociations qui s’étirent depuis un an. En réponse, l’Université Laval a plutôt choisi de camoufler son obstination à ne pas négocier.
En effet, le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale doit désormais trouver et nommer un conciliateur. Cette personne devra prendre connaissance du dossier avant d’entreprendre le processus formel de conciliation. La poursuite de la négociation sera donc inévitablement retardée à l’hiver 2024. « L’employeur se montre une fois de plus incapable de répondre au comité de négociation syndical et souligne à grand trait son incapacité de proposer des solutions aux problèmes qui sont connus de tous, et que lui-même reconnaît », déplore Louis Emond.
Hiver chaud et grève à venir ?
Le 22 novembre dernier, lors d’une assemblée à la participation historique, 93 % des membres ont voté pour une banque de dix jours de grève à déclencher au moment jugé opportun. La conciliation n’a pas pour effet de suspendre l’exercice démocratique du droit de grève, toujours possible.
« La FNEEQ–CSN partage l’indignation des membres du SCCCUL–CSN qui, rappelons-le, donnent environ la moitié des cours au premier cycle. L’Université préfère maintenir dans la précarité ses piliers de l’enseignement alors que son succès dépend pourtant de leur contribution inestimable auprès de la population étudiante », rappelle Christine Gauthier, vice-présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN), responsable du regroupement université. La Fédération représente douze syndicats universitaires au Québec et près de 11 000 personnes chargées de cours, toutes solidaires du combat de leurs collègues de l’Université Laval.
« Les personnes chargées de cours tentent de négocier depuis décembre 2022 avec l’employeur alors que celui-ci se défile et reporte les rencontres de négo. C’est honteux pour une université qui doit prôner les valeurs de démocratie et de collégialité en plus d’être une institution cruciale pour la vitalité de la région de la Capitale nationale », regrette Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN).
Deux principales demandes des chargé-es de cours de l’Université Laval
1. Diminuer la précarité (l’Université veut cesser d’attribuer l’ensemble des tâches liées à l’enseignement en fonction de l’ancienneté et de la compétence).
2. Protéger le pouvoir d’achat (l’Université offre moins que ce qui a été offert aux travailleuses et aux travailleurs du secteur public).