L’éducation, qu’elle soit publique ou privée, repose sur des piliers essentiels, parmi lesquels on retrouve l’équité. Or, nous savons pertinemment que nos conditions de travail sont les conditions d’apprentissage des élèves.
En comparaison, dans certaines écoles privées, les enseignant·es peuvent être désavantagé·es en raison d’une tâche éducative plus lourde, un nombre d’élèves plus important dans les classes, une forte pression, voire une obligation à utiliser constamment les technologies et la présence de plus en plus grande d’élèves en difficulté avec peu – ou pas – de ressources pour les accompagner.
La force collective
Heureusement, tous les collèges privés ne vivent pas ces disparités de façon aussi marquée. Pourquoi ? Tout simplement parce que les enseignantes et les enseignants y sont syndiqués et que leurs conventions collectives garantissent des conditions de travail et salariales établies, incluant des « clauses remorques » qui leur assurent un salaire équivalent à leurs collègues du public. Ainsi, l’ensemble des profs de la quarantaine de syndicats des établissements privés et semi-publics affiliés à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) disposent de salaires alignés sur les échelles du secteur public. Ces clauses sont loin d’être universelles, mais bien le fruit de la négociation collective.
Cette négociation permet de garantir non seulement des salaires justes, mais aussi un environnement de travail qui respecte le personnel enseignant. Surtout, les conventions collectives négociées par le personnel enseignant affectent directement la qualité de l’éducation. En balisant, par exemple, l’utilisation des technologies et le temps d’écran des élèves, en formant des classes à échelle humaine et en établissant des mesures concrètes pour aider les élèves en difficulté, les contrats de travail négociés bonifient les conditions de réussite des élèves.
La pointe de l’iceberg
En vérité, le refus de certaines écoles privées d’appliquer les hausses salariales subventionnées n’est que la pointe de l’iceberg. Cela illustre une problématique plus vaste, celle d’une gestion qui, sans contrepoids, peut s’écarter des besoins des enseignantes et enseignants et de ceux des élèves.
En fin de compte, un milieu syndiqué dans le réseau privé ne se contente pas d’assurer aux professionnels de l’enseignement les moyens de remplir leur mission éducative. Il permet aussi de recentrer l’école sur sa mission première : instruire, socialiser et qualifier, au plus grand bénéfice des élèves. De plus, l’appartenance à un mouvement syndical plus large présent de la maternelle à l’université et dans toutes les régions du Québec consolide la lutte contre les inégalités sociales et scolaires induites par des politiques publiques à courte vue.