Pour Amitié-Haïti Lévis,
En avril dernier, nous avons entendu parler du stage humanitaire organisé par l’organisme Amitié-Haïti Lévis, en République Dominicaine au mois de janvier 2008. Nous avions toujours rêvé, voulu faire un voyage humanitaire, c’était notre chance ! Alors, nous avons décidé d’assister à la rencontre d’information. Pour les intéressés, un processus de sélection s’est mis en branle. Nous devions démontrer notre intérêt et notre motivation à participer à ce voyage. Notre candidature a été retenue et c’est à ce moment que l’aventure a commencé. Nous n’allions pas être logés et nourris sans débourser un sou, c’est pourquoi des activités de financement étaient nécessaires à la réalisation de notre voyage. Une vente de pains, de cactus, de produits équitables, une collecte de canettes et notre présence derrière le bar au party de Noël des professeurs nous a permis d’amasser des fonds. En plus du financement, une préparation à la vie en République Dominicaine était essentielle, nous permettant ainsi de créer des liens avec les autres participants.
Nous sommes arrivées en terre dominicaine le 3 janvier. C’était magnifique jusqu’à notre escale à un motel. Le lendemain, nous repartions pour le bateye Cinco Casas pour une dizaine de jours. En route, nous contemplions le paysage, les décors de la ville, de la campagne avec un sentiment de plus en plus de tristesse, d’impuissance. Nous nous rendions compte à quel point notre mode de vie est si différent du leur. Dans le « guagua », la voiture dans laquelle nous étions, un silence nous envahissait tous. Aucun mot ne pouvait décrire ce que nous voyions. Arrivée à notre destination, nous sommes allées directement dans la maison des bénévoles : l’endroit où nous demeurions. C’était très bien. Ensuite, une visite du bateye était prévue. Les gens nous ont accueilli les bras ouverts, si chaleureusement. Au fil du temps, nous avons découvert la culture de ce peuple, que nous avions immédiatement appréciée.
Au cours du voyage, nous avons eu la chance de visiter l’église La villa Manrèse, d’aller à la plage. Aussi, un repas dans les familles nous a permis d’entrer davantage en contact avec les gens et leur culture. Nous les avons aidé à cuisiner. Cette activité s’est montrée très gratifiante. Toutefois, il faut dire qu’au moment où les accompagnateurs nous ont présenté cette idée, une grande réticence s’est emparée de nous. En fait, nous craignions que la nourriture soit mauvaise, qu’elle ne soit pas fait avec hygiène ? Finalement, le repas typiquement dominicain s’est avéré délicieux et leur niveau d’hygiène nous a énormément surprises.
L’un des objectifs de ce voyage était de venir en aide à la population haitienne des bateyes et pour cela, nous avons nettoyé, gratté, sablé et peinturé deux habitations en mauvais état. Des jeunes dominicaines ont mis la main à la pâte. C’était très agréable de voir qu’ils désiraient participer eux aussi. Ainsi, des liens se sont créés avec la communauté. Nous nous sommes attachées à certains plus qu’à d’autres. De beaux moments ont été partagés. Le sentiment de savoir que nous venions mettre un rayon de soleil dans leur vie n’a pas de prix. Se sentir appréciée par des gens que l’on vient à peine de connaître, c’est si gratifiant en tant que personne.
À notre retour de voyage, nous avons connu ce qu’est un choc culturel, plus difficile que ce que l’on croyait. Revenir à notre mode de vie où la société nous incite à consommer pour être heureux, c’était l’opposé de tout ce que nous avions vécu les quinze derniers jours. Nous nous posions beaucoup de questions et nous avions du mal à accepter de vivre ainsi. Encore aujourd’hui, après maintenant deux mois que nous sommes revenues, nous avons toujours cette envie de retourner en République Dominicaine vivre une expérience inoubliable.
Par Sara-Maud Leblanc et Mélanie D’Auteuil
Amitié Haïti-Lévis
Cégep Lévis-Lauzon