L’Internationale de l’Education (IE) lance un appel à ses membres afin de se mobiliser et protester contre la condamnation à six ans de prison infligée à M. Esmael Abdi, un dirigeant de l’association syndicale des enseignantes et enseignants de Téhéran. La condamnation a été prononcée le 7 octobre dernier par la branche 36 de la Cour d’appel de Téhéran.
L’IE a fait savoir aux autorités de la République islamique d’Iran que les charges retenues contre lui, notamment pour «conspiration et collusion contre la sécurité nationale» étaient non fondées et contrevenaient à diverses conventions relatives aux droits humains, dont celles garantissant la liberté d’expression et d’association, ainsi que le droit des syndicats à être impliqués pour tout ce qui concerne les politiques éducatives. M. Abdi, avec trois autres enseignants syndicalistes iraniens, avait déjà été détenu arbitrairement en juillet 2015 afin de les empêcher de se rendre au 7e Congrès mondial de l’IE, organisé à Ottawa, au Canada. La grève de la faim entamée par M. Abdi ainsi que les campagnes de solidarité menées massivement en Iran et par les syndicats à travers le monde ont abouti à sa libération en mai 2016.
Cette nouvelle condamnation intervient à un moment où les politiques néolibérales du régime provoquent une crise au sein des systèmes éducatifs du pays, entraînant une détérioration des conditions de vie des enseignants et enseignantes. La privatisation et la finalité commerciale de l’éducation ont annihilé ce qui subsistait d’équité et de gratuité dans l’enseignement. Beaucoup d’élèves, en particulier des filles, issus de familles à faible revenu vivant en zone rurales ou nomades se voient pratiquement interdire l’accès à l’éducation – 3,5 millions d’entre eux seraient dans l’impossibilité de fréquenter l’école.
Les enseignantes et enseignants iraniens continuent à exercer leur profession, malgré la privation de leurs droits fondamentaux. Leur salaire se situe souvent en dessous du seuil de pauvreté. Les grèves et autres mouvements de protestation menés par les enseignants iraniens démontrent leur ferme volonté d’instaurer un changement systématique. Chaque année, 150 000 diplômé.e.s hautement qualifiés émigrent. La plupart choisissent cette voie en raison du taux de chômage, mais la répression politique et l’absence de liberté religieuse sont également des facteurs déterminants dans leur choix de quitter le pays.
Les autorités tentent de faire taire les revendications des enseignants par la répression et l’emprisonnement massif de syndicalistes et de militants.
L’IE demande à la FNEEQ et ses membres de passer à l’action dès maintenant :
Envoyez une lettre de protestation au Président et au Guide suprême de l’Iran ;
Contactez votre gouvernement et la représentation diplomatique de l’Iran basée dans votre pays afin de leur demander d’engager un dialogue avec les autorités iraniennes à propos de ces problématiques ;
Chacun peut signer la pétition via l’appel de LabourStart ;
Diffusez cet appel en le recommandant à vos collègues, aux affiliés syndicaux et à vos réseaux, publiez-le sur votre site web, Facebook et Twitter.
L’IE vous remercie de votre solidarité et de votre soutien vis-à-vis de nos collègues en Iran.