Nous sommes en crise économique !
Voilà ce qu’on répète à satiété dans les manchettes de l’actualité depuis maintenant plusieurs mois. Mais cette crise ne semble pas avoir encore engendré, dans le public comme dans les instances syndicales, les débats auxquels on serait en droit de s’attendre.
Nous n’avons pas l’intention d’ajouter à la somme déjà impressionnante des interprétations de la crise. Cet exercice est amplement fait ailleurs et nous apparaît ici de moindre utilité, en regard du besoin de situer l’action syndicale dans une telle conjoncture de crise. Notre objectif est plutôt de discuter de la réponse syndicale à y apporter.
Nous ne prétendons pas non plus que les éléments que nous soumettrons forment à eux seuls une réponse complète. Celle-ci devrait être définie avec toutes les composantes du mouvement syndical et social, car elle concerne l’ensemble de la population laborieuse. Dès lors, nous devons à cet égard à la fois reconnaître nos limites et bien situer le cadre de notre action: notre affiliation à la CSN sur ce plan est essentielle.
Nous rappellerons d’abord à grand trait la réalité actuelle, sans autre ambition que de poser quelques jalons pour définir une réponse à la crise. Nous croyons que cette dernière doit exprimer un choix social partisan, campé dans la recherche d’un meilleur partage de la richesse, dont la plus large part a été trop facilement accaparée par les classes politiques et économiques dominantes, qui ont eu glorieuses les trente dernières années. En ce qui nous concerne, comme organisation syndicale enseignante, cela se traduit par l’exigence que les plans de sortie de crise prennent appui sur les services publics et sur l’éducation.
Mais une réponse syndicale face à la crise économique restera lettre morte si elle ne s’accompagne pas d’une autre démarche, tout aussi cruciale: celle de la mise en route du mouvement des salariés dans une perspective plus militante, plus combative et plus unie. La responsabilité syndicale ne peut se réduire à la définition d’un programme; elle doit aussi inscrire ce programme dans un audacieux plan de mobilisation, dans le but affiché d’organiser l’expression d’une colère sociale légitime.
Au-delà des particularités sectorielles, plusieurs courants et opinions coexistent au sein du mouvement syndical comme dans chacun de nos syndicats. Nous souhaitons, avec le présent congrès, prendre position, définir une orientation susceptible de nous rassembler et de nous mobiliser dans une action revendicatrice. C’est ainsi que nous comptons contribuer à faire avancer le combat syndical. Nous proposons donc une réponse à la crise qui soit sociale, verte, rassembleuse et qui prenne résolument appui sur l’éducation.
Nous présentons ici l’ensemble des documents présentés au congrès qui ont soutenu les délibérations des délégué-es.