Malgré certaines avancées à la table de négociation, les parties restent loin d’une entente de principe. C’est dans ce contexte que le Syndicat des employé-es de l’École Vanguard–CSN a décidé d’exercer son droit de grève, une première dans son histoire.

Des obstacles de taille

Bien que l’employeur ait retiré certaines demandes de recul, plusieurs propositions inacceptables persistent, notamment l’élargissement du recours à la sous-traitance, la réduction des congés de deuil et la volonté de précariser davantage les salarié-es déjà précaires de l’École. 

« Ces propositions visent à nous contraindre à défendre nos acquis, au détriment des revendications portées par nos membres », dénonce Josiane Nadeau, présidente du Syndicat des employé-es de l’École Vanguard Québec–CSN. « En déclenchant la grève aujourd’hui, nous envoyons un message clair : nous n’accepterons pas les demandes de recul que l’employeur souhaite nous imposer. Nous avons voté pour une banque de cinq jours de grève, que nous sommes prêts à utiliser tant que nos demandes, légitimes, continueront d’être ignorées. »

Une stratégie patronale bien connue

Pour Léandre Lapointe, vice-président du regroupement privé à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN), cette offensive patronale s’inscrit dans une stratégie plus large visant à affaiblir les syndicats engagés dans la négociation coordonnée.

« On observe ici une tactique semblable à celle employée contre d’autres syndicats : l’employeur remet en question les acquis syndicaux et fait fi des besoins réels de son personnel. Il est grand temps que la partie patronale cesse de tenir ses employé-es pour acquis et entreprenne une négociation sérieuse si elle souhaite réellement sortir de cette impasse. »
Léandre Lapointe
Vice-président de la FNEEQ–CSN, responsable du regroupement privé

Rappelons qu’il s’agit de la toute première grève dans l’histoire du syndicat de l’École Vanguard, un fait qui témoigne de l’ampleur de l’impasse auquel fait face la partie syndicale.

« La CSN et la FNEEQ–CSN réitèrent leur pleine solidarité envers les travailleuses et les travailleurs de l’École Vanguard. Le droit de grève est un droit fondamental, particulièrement crucial lorsqu’on se heurte à un employeur aussi méprisant. Nous continuerons à défendre ce droit, malgré les menaces que représente le projet de loi 89 », conclut Caroline Senneville, présidente de la CSN.

Les membres du Syndicat des employé-es de l’École Vanguard–CSN reçoivent un appui massif des autres syndicats du regroupement privé de la FNEEQ qui adhèrent à la négo coordonnée de l’enseignement privé et qui partagent les mêmes revendications.