Concertation au sein de la CSN
Avec la prĂ©sente rentrĂ©e sociale, les quatre fĂ©dĂ©rations de la CSN, qui reprĂ©sentent des salariĂ©-es dans le secteur public, ont convenu de soumettre Ă leur instance respective non seulement une lecture rĂ©trospective des principaux Ă©vĂ©nements qui ont marquĂ© la dernière ronde de nĂ©gociations, qui s’est terminĂ©e avec le dĂ©cret de la loi 43, mais aussi un document plus prospectif. Si le bilan constitue une contribution visant un dĂ©bat critique des Ă©vĂ©nements, celui concernant les perspectives tente plutĂ´t d’identifier les aspects incontournables de la mise en route de la prochaine ronde de nĂ©gociations dans le secteur public. Il esquisse aussi un premier calendrier de travail qui prĂ©voit la constitution des Ă©quipes de travail au cours de cet automne et de l’hiver prochain.
Le premier objectif demeure celui de reconquĂ©rir le droit de nĂ©gocier nos conditions de travail et de rĂ©munĂ©ration ! En effet, le dĂ©cret-loi 43 a non seulement mis fin brutalement aux nĂ©gociations et menacĂ© de sanctions toute manifestation, il hypothèque aussi le processus de la prochaine ronde de nĂ©gociations entre les syndicats et le gouvernement si les conditions d’une libre nĂ©gociation ne sont pas rĂ©tablies et, au premier chef, l’abrogation de cette loi 43.
La dĂ©cision du Bureau international du travail (BIT) invalidant la loi 43, celle de la Cour suprĂŞme du Canada condamnant le gouvernement de la Colombie-Britannique pour son attitude dans les nĂ©gociations dans le secteur public et l’invalidation de la loi 30 par la Cour supĂ©rieure du QuĂ©bec constituent autant des dĂ©monstrations que des leviers pour renforcer la bataille pour l’abrogation de cette loi.
Sur ce plan, la rĂ©vision du rĂ©gime de nĂ©gociation exige que le gouvernement fasse la mise au jeu pour donner le bon signal de sa volontĂ© d’amĂ©liorer le rĂ©gime et pour Ă©viter que nous nous engagions dans un chantier dont le cadre ne sera pas acceptable. ConsidĂ©rant toute l’importance de mettre en branle dans les meilleurs dĂ©lais la prĂ©paration de la prochaine nĂ©gociation, il ne saurait ĂŞtre question de fixer Ă ces discussions un calendrier qui mènerait au report de cette prĂ©paration.
En ce sens, les quelques mois qui viennent seront dĂ©terminants pour vĂ©rifier si l’actuel gouvernement minoritaire libĂ©ral souhaite modifier le rĂ©gime de nĂ©gociation et lever l’hypothèque de la loi 43.
Valorisation du secteur public
Par ailleurs, la prochaine nĂ©gociation devra aussi se faire dans la perspective de la valorisation du secteur public et du travail de ses salariĂ©-es dans un contexte oĂą le gouvernement cherchera toujours Ă contenir les dĂ©penses et tentera encore plus fortement d’avoir recours Ă la privatisation des services.
Mais, parmi les aspects sur lesquels nous devons compter, il y a, entre autres, le contexte de pĂ©nurie de personnel accrue dans certains secteurs, alors que plusieurs salariĂ©-es seront Ă quelques annĂ©es de leur retraite. Aussi, la prochaine nĂ©gociation devra non seulement assurer le maintien de l’Ă©quitĂ© salariale, mais aussi permettre la relativitĂ© salariale et l’augmentation des revenus globaux de l’ensemble des salariĂ©-es, tenant compte, entre autres, de la pĂ©riode d’inflation que nous connaissons actuellement.
Mais ces enjeux plus généraux ne pourront se développer que si nous réussissons à mettre en branle une dynamique de mobilisation et un rapport de force qui permettent aux organisations syndicales de retrouver leur droit de négocier.
Au-delĂ des discussions sur le rĂ©gime de nĂ©gociation, quelques incontournables sont dĂ©jĂ mis en perspective entre les fĂ©dĂ©rations de la CSN du secteur public : d’abord, l’amorce rapide des travaux avec le dĂ©pĂ´t des demandes prĂ©vu Ă l’automne 2009, ce qui implique alors une consultation prĂ©alable sur les demandes gĂ©nĂ©rales et sectorielles, afin d’ĂŞtre prĂŞts en janvier 2010 Ă interpeller le gouvernement avant que l’actuelle convention collective n’expire.
Ce calendrier commande ainsi dĂ©jĂ l’amorce de travaux sur le plan salarial et l’organisation de la nĂ©gociation. D’ores et dĂ©jĂ , il est Ă©tabli que nous devrons tenir des discussions plus larges d’ici l’Ă©tĂ© 2009 concernant la mobilisation et les enjeux de la rĂ©munĂ©ration pour la prochaine ronde.
Vers une alliance CSN-FTQ-SISP ?
Par ailleurs, la question des alliances constitue un aspect inĂ©vitable sur le plan stratĂ©gique et participe de la mise en place du rapport de force nĂ©cessaire pour l’atteinte de nos objectifs. Sur ce plan, le document conclut qu’il faut adopter une attitude d’ouverture auprès du SecrĂ©tariat intersyndical des services publics (SISP) ou des organisations qui le composent, afin d’Ă©tablir les conditions d’alliances dans lesquelles nous pourrons, aux cĂ´tĂ©s de la FTQ, jouer un rĂ´le primordial dans l’amorce des dĂ©bats en table centrale, comme sur le plan des moyens Ă mettre en oeuvre pour la prochaine nĂ©gociation.