C’est maintenant officiel, le collège Édouard-Montpetit (CEM) ne sera pas en mesure d’ouvrir le programme en anglais de «Maintenance d’aéronefs» à l’ École nationale d’aérotechnique (ÉNA) en septembre 2008, compte tenu du peu d’inscriptions. À la réunion du comité des relations de travail du 18 mars, le Collège a informé le syndicat que seulement 25 demandes d’admission ont été reçues pour ce programme. De plus, deux demandes étaient irrecevables en vertu des critères fixés par le Conseil d’administration du 12 juin 2007, notamment le fait que les étudiants devaient provenir exclusivement d’institutions anglophones. Le CA avait fixé à 30 le nombre minimal d’étudiants pour être en mesure d’ouvrir le programme. Dans sa lettre autorisant le projet le 7 décembre 2007, la ministre Michelle Courchesne avait, quant à elle, statué que ce nombre était un maximum. On note parallèlement une remontée spectaculaire des demandes dans les programmes réguliers de l’ÉNA en français.
Rappelons que le projet initial du CEM de novembre 2005 était d’offrir une formation en langue anglaise dans les trois programmes de l’École nationale d’aérotechnique (ÉNA) et dans le programme d’Orthèses visuelles. Le Collège a dû renoncer à ces projets, sauf pour le programme de Maintenance. Il a décidé d’aller de l’avant avec ce projet malgré une forte opposition dans la communauté et les prises de position publique, telle que une Déclaration commune d’organisations sociales, – intitulée Le CA du collège Édouard-Montpetit doit renoncer à instaurer des programmes en anglais – que la FNEEQ avait appuyé. Non seulement le Collège a-t-il réduit ses ambitions à un seul programme mais il a dû également en baliser la mise en œuvre : recrutement exclusif auprès d’étudiants anglophones, maintien strict du caractère francophone de l’institution, au niveau des services notamment, etc.
Que réservera l’avenir? Le Collège décidera-il de renouveler avec plus de moyens sa campagne de publicité auprès des institutions secondaires anglophones au Québec et hors Québec en vue de la rentrée de 2009? Le Syndicat des professeures et des professeurs du collège Édouard-Montpetit doit évaluer la situation pour déterminer par quelle voie contraindre le Collège à renoncer définitivement à offrir de la formation en langue anglaise à l’enseignement régulier et à regarder les possibilités que soit relancé le travail de francisation du milieu de l’aéronautique.
* Déclaration commune, 11 juin 2007, appuyée par la Société St-Jean-Baptiste de Montréal (SSJB), le Mouvement Montréal Français,le Mouvement national des Québécois, Impératif français, la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Fédération du personnel de soutien en éducation supérieure (FPSES/CSQ), la Confédération des Syndicats nationaux (CSN), la Fédération des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ/CSN) et le Syndicat du personnel de soutien du collège Édouard-Montpetit (SPSCEM) et le Syndicat des professeures et des professeurs du collège Édouard-Montpetit.
