La Commission d’évaluation de l’enseignement collégial (CÉEC) a rendu public mardi dernier un rapport intitulé l’Évaluation de programmes du renouveau de l’enseignement collégial. La Fédération nationale constate un changement de ton certain dans l’approche que la CÉEC avait empruntée, il y a quelques années. La commission témoigne de manière plus positive de la qualité du travail de formation dispensée dans le réseau collégial. En effet, on peut constater, à la lecture du rapport et du communiqué émis par la CÉEC, l’insistance avec laquelle la commission valorise les avancées au lieu d’orienter les projecteurs sur les difficultés.
Rappelons que l’implantation de la réforme au collégial entreprise à partir de 1993 avait suscité de vives réactions. Le débat n’est toujours pas terminé en ce qui concerne l’approche par compétences qu’on a voulu développer de manière unilatérale, ni sur les conséquences au plan des apprentissages d’une méthode qui met plus l’accent sur des habiletés que sur des connaissances. Parmi les problèmes aussi soulevés à l’époque, qui ont fait l’objet de discussions, entre autres, lors des différentes rondes de négociation, il y a ceux associés à la décentralisation qu’entraîne ce renouveau au collégial ainsi que la charge de travail accrue pour les enseignantes et les enseignants qui ont dû, et doivent encore, assumer le surcroît de travail. L’ensemble du renouveau a aussi des conséquences en classe, travail principal des enseignants dans un cégep.
La commission plaide pour que les méthodes pédagogiques évoluent vers une meilleure adaptation au développement des compétences. Il serait opportun à ce stade-ci de vérifier les avancées que cette méthode a pu procurer et examiner les bénéfices réels de l’implantation de cette approche.
La commission revendique aussi que «l’évaluation des apprentissages des étudiants» soit une «priorité d’intervention», afin d’accroître les relations avec les entreprises pour les programmes techniques ainsi que celles avec les universités pour les programmes préuniversitaires. Il importe de rappeler à ce propos que l’enseignement repose selon nous sur une obligation de moyens et non sur une obligation de résultats. L’implantation du « renouveau » pédagogique a exigé un surcroît de travail que nous avons de la difficulté à faire reconnaître. La partie patronale, composée de la Fédération des cégeps et du ministère de l’Éducation, soutenait toujours, lors des dernières négociations qui se sont terminées par l’imposition d’un décret en décembre 2005, que la tâche enseignante avait évolué sans s’être alourdie, malgré les réalités nouvelles diverses, y compris celle de la réforme.
Le personnel enseignant s’est engagé au cours de toutes ces années à favoriser le succès des études collégiales des étudiantes et des étudiants. Et nous saluons la position de la commission de reconnaître qu’ils « reçoivent une formation de qualité ». Toutefois, pour que les recommandations que nous sommes prêts à reprendre puissent s’inscrire dans un processus souhaité d’amélioration continue, il importe que les enseignantes et les enseignants reçoivent l’a ppui nécessaire pour faire face à ce défi par le biais d’une reconnaissance plus complète de leur travail et un renforcement des moyens pour ce faire.
Pour atteindre le document et le communiqué de la CÉEC, cliquez sur l’image.