(Rimouski, le 28 mars 2003) – Participant à une assemblée générale spéciale du

conseil central du Bas Saint-Laurent (CSN) concernant les plates-formes des divers partis

politiques dans le cadre des élections qui auront lieu le 14 avril prochain, le président de la

Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), Pierre Patry, et le

président du secteur scolaire de la Fédération des employées et employés des services publics

(FEESP-CSN) ont tenu à interpeller les représentantes et les représentants des divers partis

politiques au sujet de la question de l’éducation.

Bien que tous les partis signalent l’importance qu’ils accordent à l’éducation, force est de

constater qu’il n’y a pas beaucoup de répercussions dans les débats publics. Mentionnant toutefois

que les engagements annoncés pour les universités constituent des éléments positifs, monsieur Patry

se réjouit des déclarations entourant les investissements dans les universités qui ont ponctué la

campagne jusqu’à maintenant. Par ailleurs, il tient à mentionner que les chargées et

chargés de cours de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) dispensent plus de 50 pour cent

de cours de premier cycle et que la prochaine ronde de négociations devra convenir de bonifications

à leurs conditions de travail.

Le collégial : parent pauvre du secteur de l’éducation Pierre Patry déplore le mutisme des

divers partis politiques entourant la question de l’enseignement collégial.

Signalant que le principal problème du réseau collégial en est un de sous-financement, Pierre

Patry tient à rappeler que les compressions exercées par le gouvernement du Parti québécois de 1994

à 1999, soit 250 M$, lui ont porté un dur coup. Par ailleurs, les sommes annoncées lors du Sommet

du Québec et de la jeunesse ont certes contribué à une légère amélioration, mais il n’en demeure

pas moins que les sommes réinvesties dans le réseau collégial n’ont jamais atteint le niveau des

besoins que les milieux ont exprimés. Le gouvernement a procédé à réinvestissement récurrent de 60

millions en 2002-2003, mais de cette somme, plus de 7 millions ont été affectés à la

rationalisation.

Pour Pierre Patry, « il est évident que le réseau collégial demeure largement

sous-financé par rapport à l’ensemble du secteur de l’éducation ». Il ne faut pas non plus

mésestimer les règles de financement des institutions, puisque ces dernières se voient dans

l’obligation d’éliminer des programmes afin de se soumettre aux règles de financement qui sont

inadéquates pour les cégeps en région.

Même si le Parti québécois a consenti certaines mesures l’an dernier, effectuant un pas dans

la bonne direction, des efforts encore plus grands devront être faits afin d’assurer une offre de

programmes diversifiée dans les régions.

Quant au Parti libéral du Québec, nous tenons à les mettre en garde. Si pour les libéraux,

l’autonomie des établissements s’avère la solution à tous les maux, nous réitérons pour notre part

que le principal problème demeure le sous-financement chronique des cégeps, plus particulièrement

en région.

En ce qui concerne l’Action démocratique du Québec, nous notons peu d’allusions au réseau

collégial. Cependant, en analysant attentivement leur cadre budgétaire, nous pouvons discerner que

ce qui serait alloué à l’éducation ne couvrirait même pas les coûts de système ! Est-ce que

cela annonce une nouvelle ronde de compressions ? Si tel est le cas, nous ne pouvons que

constater que cela met drôlement en péril l’avenir des jeunes… Qu’y-a-t-il de plus important ?

Investir dans les réseaux d’éducation ou procéder au remboursement de la dette ? Pour nous, la

réponse est évidente.

Nous avons également constaté une volonté de développer des spécialités adaptées à une région

donnée. Cela peut être louable, dans la mesure où cette intention ne s’articule pas au détriment du

maintien d’une offre diversifiée dans les régions. En effet, il importe de maintenir une offre de

programmes diversifiée dans les régions, parce qu’à moyen terme, si la diversité des programmes

offerts en région diminue, ce seront les programmes universitaires de ces mêmes régions qui

seraient mis en péril. La baisse démographique qui affectera le réseau collégial d’ici 2015 aura

des répercussions notables. Dans le Bas Saint-Laurent, c’est une baisse de 30 pour cent des

effectifs étudiants que subira la région. Par ailleurs, il faut s’inquiéter du fait que la baisse

d’effectifs étudiants à l’UQAR devait atteindre 16,2 pour cent entre 2001 et 2015 selon les données

de la Commission de l’éducation rendues publiques en mars 2003.

Du côté du primaire et du secondaire

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) avait accueilli favorablement l’annonce de

l’augmentation du temps d’enseignement au primaire et au secondaire faite récemment par le premier

ministre et le ministre de l’Éducation, proposition à laquelle adhère l’ensemble des partis

politiques. La CSN revendique depuis plusieurs années que les services de garde soient intégrés

dans le projet école. L’occasion est toute trouvée pour généraliser une situation qui existe déjà

dans certains établissements, à savoir l’utilisation des employé-es des services de garde en appui

aux enseignants, notamment dans les cours d’éducation physique et d’art. Par ailleurs, le temps

disponible de ces mêmes employé-es étant accru par la mesure annoncée ce matin, ces derniers

pourraient, comme ils le souhaitent depuis longtemps, « en consacrer une plus grande part à la

préparation des activités éducatives des enfants », comme le spécifie monsieur Ronald

Gauthier, président du secteur scolaire de la Fédération des employées et employées des services

publics (FEESP-CSN).

Le débat des chefs

Enfin, «nous espérons donc que la question de l’éducation sera en évidence lors du débat des

chefs qui aura lieu lundi prochain et que messieurs Landry, Charest et Dumont feront écho à nos

préoccupations» concluent messieurs Patry et Gauthier.

La FNEEQ-CSN est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur,

comptant près de 14 000 enseignantes et enseignants de cégep et 8000 chargées et chargés de cours

des universités.

Le secteur soutien cégeps de la FEESP-CSN représente 4000 membres dans 34 cégeps et le

secteur soutien scolaire regroupe 24 000 membres répartis dans 33 commissions scolaires.

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Pour renseignements :

France Désaulniers,

conseillère aux communications, FNEEQ-CSN

Tél. : 514-598-2484 cell. : 514-219-2947